La berbérine contre la dépression, selon Dr Mercola

 De : https://french.mercola.com/sites/articles/archive/2021/12/27/berberine-anxiete-depression.aspx?

La berbérine peut soulager les symptômes d'anxiété et de dépression, et bien plus encore

Par le Dr. Mercola

En bref 

• La berbérine (un composé alcaloïde présent dans l'hydraste) possède de puissantes propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires, antiprolifératives, antidiarrhéiques, antinéoplasiques, antidiabétiques, neuroprotectrices et elle renforce le système immunitaire
• Avec des mécanismes d'action similaires à ceux du médicament metformine, la berbérine peut être utilisée comme hypoglycémiant oral pour les diabétiques de type 2
• La berbérine améliore les taux de lipides sanguins, abaisse la pression artérielle, améliore la fonction hépatique et la santé intestinale et peut être utile dans la prévention de maladies chroniques telles que le cancer, la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson et d'autres
• De nombreux bienfaits pour la santé de la berbérine sont liés à sa capacité à activer l'AMPK, un interrupteur principal enzymatique et métabolique qui contribue à réguler le métabolisme. L'AMPK est également un neuroprotecteur important
• La berbérine est également bénéfique pour votre bien-être psychologique et elle réduit les symptômes d'anxiété et de dépression en augmentant les principaux neurotransmetteurs et en inhibant le glutamate

La berbérine (un composé alcaloïde de couleur jaune présent dans plusieurs plantes différentes, notamment l'épine-vinette européenne, l'hydraste, le fil d'or, le raisin de l'Oregon et le curcuma) possède des propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires, antiprolifératives, antidiarrhéiques, antinéoplasiques, antidiabétiques et renforce le système immunitaire. Elle possède une longue histoire d'utilisation en médecine traditionnelle, y compris la médecine traditionnelle chinoise, et bon nombre de ses utilisations historiques bénéficient aujourd'hui d'un soutien scientifique.

Par exemple, elle est efficace contre un large éventail de bactéries, de protozoaires et de champignons, et est couramment utilisée pour traiter les problèmes gastro-intestinaux, y compris la diarrhée du voyageur et celle due à une intoxication alimentaire. Avec des mécanismes d'action similaires à ceux du médicament metformine, la berbérine peut également être utilisée comme hypoglycémiant oral pour les diabétiques de type 2.

Elle est utile contre les allergies saisonnières et contribue même à combattre les cellules souches métastatiques et l'insuffisance cardiaque. De nombreux praticiens de la santé intégrative ne jurent que par la berbérine comme complément de santé générale en raison de sa capacité à traiter une si grande variété de maladies. Comme l'a fait remarquer le Dr Michael Murray :

« … Je pense que [la berbérine] est sur le point d'être la chose la plus importante dans le domaine des produits naturels … Voici pourquoi : il est démontré que la berbérine :

A des résultats au cours des essais cliniques pour améliorer le diabète de type 2 à égalité ou mieux que les médicaments conventionnels, y compris la metformine.

Améliore les taux de lipides sanguins encore mieux que les statines.

Abaisse la pression artérielle chez de nombreux sujets, aussi bien que toute classe de médicaments antihypertenseurs.

Améliore la fonction hépatique et favorise les effets anti-obésité.

Exerce des effets bénéfiques importants sur la santé digestive et le microbiome.

Produit des données expérimentales très encourageantes sur un large éventail de problèmes de santé modernes, notamment le cancer, la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson et d'autres. »

Pourquoi la berbérine est-elle un remède si puissant ?

De nombreux bienfaits pour la santé de la berbérine sont liés à sa capacité à activer la protéine kinase activée par l'adénosine monophosphate (AMPK). L'AMPK est une enzyme présente dans les cellules de votre corps. Elle est parfois appelée « interrupteur principal métabolique » car elle joue un rôle important dans la régulation du métabolisme.

Une AMPK faible est liée à la résistance à l'insuline, au dysfonctionnement mitochondrial, à l'obésité, à la neurodégénérescence et à l'inflammation chronique, qui jettent tous les bases d'une grande variété de maladies chroniques graves. Dans un article discutant des utilisations cliniques de la berbérine pour le syndrome métabolique et le diabète de type 2, le Natural Medicine Journal souligne son effet sur l'AMPK :

« L’AMPK induit une cascade d'événements au sein des cellules qui sont tous impliqués dans le maintien de l'homéostasie énergétique … L'AMPK régule un éventail d'activités biologiques qui normalisent les déséquilibres lipidiques, glycémiques et énergétiques. Le syndrome métabolique survient lorsque ces voies régulées par l'AMPK sont désactivées, déclenchant un syndrome qui comprend l'hyperglycémie, le diabète, des anomalies lipidiques et des déséquilibres énergétiques …

L'AMPK contribue à coordonner la réponse à ces facteurs de stress, en déplaçant l'énergie vers la réparation et l'entretien cellulaire ou le retour à l'homéostasie et l'amélioration des chances de survie. Les hormones leptine et adiponectine activent l'AMPK. En d'autres termes, l'activation de l'AMPK peut produire les mêmes bienfaits que l'exercice, les régimes et la perte de poids, autrement dit les modifications du mode de vie considérées comme bénéfiques pour toute une gamme de maladies ...

Une façon d'apprécier le potentiel de la berbérine est de considérer qu'elle a le même effet sur un patient que l'augmentation de l'exercice tout en limitant l'apport calorique. Pensez aux effets de la suppression de l'AMPK comme similaires à ceux d'un régime riche en calories tout en menant un mode de vie très sédentaire. »

La berbérine contribue à soulager l'anxiété et la dépression

L'AMPK est également un neuroprotecteur important. Comme expliqué dans le Journal of Neurochemistry, « l'AMPK détecte le stress métabolique et intègre divers signaux physiologiques pour rétablir l'équilibre énergétique. De multiples fonctions sont indiquées pour l'AMPK dans le [système nerveux central] … » La berbérine est également bénéfique pour la santé du cerveau et le bien-être psychologique en augmentant les principaux neurotransmetteurs.

Un certain nombre d'études démontrent l'utilité de la berbérine contre l'anxiété et la dépression, en partie en inhibant la monoamine oxydase, une enzyme qui décompose la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine dans votre cerveau. Ces neurotransmetteurs jouent un rôle important dans l'humeur et ils sont impliqués dans la dépression.

Une étude indienne publiée en 2008 a confirmé que la berbérine a des effets antidépresseurs, inversant le « désespoir comportemental » chez les rats stressés. De façon intéressante, les effets n'étaient pas dose-dépendants. Même de faibles doses ont eu un effet bénéfique. Selon les auteurs :

« La berbérine (5 mg/kg, i.p.), après son administration aiguë chez la souris, a entraîné une augmentation des taux de noradrénaline (31 %), de sérotonine (47 %) et de dopamine (31 %) dans l'ensemble du cerveau. L'administration chronique de berbérine (5 mg/kg, i.p.) pendant 15 jours a significativement augmenté les taux de noradrénaline (29 %), de sérotonine (19 %), ainsi que de dopamine (52 %) …

[À] dose plus élevée (10 mg/kg, i.p.), il n'y a eu aucune modification dans les taux de noradrénaline (12 %), mais une augmentation significative des taux de sérotonine (53 %) et de dopamine (31 %) fut découverte. »

Une étude similaire menée par des chercheurs sud-coréens a révélé que la berbérine était utile dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Comme dans l'étude indienne, les rats exposés à un stress prolongé présentaient des comportements anxieux considérablement réduits après avoir reçu de la berbérine. Ils étaient également mieux en mesure de réaliser des tests de navigation complexes.

Le plus remarquable, c'est qu'il fut démontré que la berbérine « restaure les principales anomalies neurochimiques dans le cerveau des rats dans le modèle du TSPT », un effet plutôt surprenant qui « soutient un mécanisme d'action central selon lequel la berbérine guérit les cerveaux endommagés par un stress ou une peur sévère ».

La berbérine atténue les effets secondaires associés au sevrage des drogues

Il est également démontré que la berbérine active les récepteurs Sigma1, une sous-classe de récepteurs opioïdes qui réagissent à la morphine et à des substances similaires (y compris celles produites naturellement dans votre corps) et inhibe le glutamate, améliorant ainsi l'anxiété et la dépression. Les récepteurs Sigma1 jouent un rôle dans le stress oxydatif, le fonctionnement de votre système nerveux et la survie des neurones et, en tant que tels, on pense qu'ils ont une influence dans les problèmes neuropsychiatriques, y compris les troubles psychotiques.

Une étude publiée dans le Korean Journal of Physiology and Pharmacology a évalué l'effet de la berbérine non seulement sur la dépression et l'anxiété, mais aussi sur le système noradrénergique. Dans l'étude, ils ont utilisé des rats dépendants de la morphine pour voir si la berbérine pouvait faciliter le sevrage de la morphine, dont les symptômes incluent souvent la dépression et l'anxiété. Comme l'ont expliqué les auteurs :

« Des rats mâles furent exposés à de la morphine de façon chronique, intermittente et croissante (10 ~ 50 mg/kg) pendant 10 jours. Après la dernière injection de morphine, un comportement de type dépression et anxiété associé à l'arrêt de la morphine a persisté pendant au moins trois jours pendant le sevrage sans aucune modification dans l'activité ambulatoire. L'administration quotidienne de berbérine a significativement diminué l'immobilité dans le test de nage forcée et augmenté l'exploration du bras ouvert dans le test du labyrinthe en croix surélevé …

Pris ensemble, ces résultats ont démontré que l'administration de berbérine réduisait considérablement les comportements associés au sevrage de la morphine… probablement par le biais de la modulation du facteur de libération de la corticotrophine hypothalamique et du système noradrénergique central. La berbérine peut être un agent utile pour traiter ou soulager les symptômes de sevrage complexes et prévenir les rechutes d'utilisation de la morphine. »

La berbérine soutient la santé intestinale et bien plus encore

Il est également démontré que la berbérine soutient un tractus gastro-intestinal et un microbiome sains de différentes manières, ce qui peut également avoir un impact bénéfique sur votre humeur et votre santé mentale. De nombreuses recherches montrent que votre santé intestinale joue un rôle très important dans la santé de votre cerveau et peut influencer votre humeur pour le meilleur ou pour le pire. Quant à l'amélioration de votre santé intestinale, des études montrent que la berbérine contribue à :

Prévenir la diarrhée en retardant le temps nécessaire pour que les aliments passent dans votre intestin grêle

Réduire votre risque de fuite intestinale

Protège contre les dommages intestinaux causés par une consommation élevée d'alcool

Réduire l'inflammation intestinale causée par les cytokines inflammatoires

Nourrir de préférence les microbes qui produisent des acides gras à chaîne courte bénéfiques, connus pour leurs nombreux bienfaits pour la santé

Améliorer les symptômes de la stéatose hépatique en normalisant le microbiome intestinal

La normalisation des bactéries intestinales a également entraîné une diminution du poids corporel, des taux sériques de lipides, la baisse des taux de glucose et d'insuline, et la normalisation de la résistance à l'insuline

Les interactions avec les médicaments

Bien que la berbérine soit assez sûre et bien tolérée, elle peut être contre-indiquée si vous prenez des médicaments. Par exemple, la berbérine peut entraver l'absorption de la tétracycline et d'autres antibiotiques similaires, les rendant inefficaces. De plus, étant donné que la berbérine inhibe de manière significative les enzymes CYP3A (les enzymes nécessaires pour métaboliser la plupart des médicaments), elle peut réduire la clairance des médicaments, ce qui à son tour peut augmenter leur effet. Cela peut conduire à un surdosage dont les risques varient selon le médicament en question.

La berbérine inhibe les CYP3A tout comme la curcumine, ce qui altère la détoxification de phase 2, au cours de laquelle votre organisme rend les toxines solubles dans l'eau afin qu'elles puissent être excrétées. Donc, ce ne seraient pas des compléments à utiliser pendant le jeûne au cours duquel vous avez une lipolyse importante et une libération des toxines stockées qui doivent être métabolisées.

Grâce à tous ses bienfaits, je prends de la berbérine depuis plus de deux ans. Cependant, comme il s'agit d'un alcaloïde puissant, je pense qu'elle doit être prise de façon cyclique. Donc, j'en prends pendant une semaine, puis je fais une pause pendant une semaine. Sinon, vous pouvez ne pas en prendre pendant les week-ends. Le principe général est la consommation cyclique, tout comme avec le régime cétogène. Il n'est pas sage d'être continuellement cétogène.

En outre, comme l'a fait remarquer le Dr Michael Murray : « La berbérine … améliore les effets des médicaments hypoglycémiants oraux utilisés dans le traitement du diabète de type 2 grâce à sa multitude d'effets antidiabétiques. Les personnes qui prennent des hypoglycémiants oraux doivent surveiller leur glycémie si elles prennent de la berbérine et ajuster le dosage de leurs médicaments au besoin et sous la supervision d'un professionnel de la santé ». Je dis à pratiquement tous ceux qui prennent de la metformine de passer à la berbérine car elle est beaucoup plus sûre.

Sources et Références

• Supplements in Review, July 18, 2017
• Doctormurray.com Berberine
• Self Hacked, Berberine Benefits
• Diabetes 2006 Aug; 55(8): 2256-2264
• Am J Physiol. 1999 Jul;277(1 Pt 1):E1-10
• Natural Medicine Journal December 2012; 4(12)
• Journal of Neurochemistry 2009 May; 109(Suppl 1): 17–23
• European Journal of Pharmacology 2008 Jul 28;589(1-3):163-72
• Newsmax.com January 25, 2017
• Blog.muscle-zone.com, Berberine: A Natural Antidepressant
• Korean Journal of Physiology and Pharmacology 2012 Dec; 16(6): 379–386
• Zhongguo Zhong Xi Yi Jie He Za Zhi. 1994 Dec;14(12):718-20
• Journal of Infectious Diseases 2011 Jun 1;203(11):1602-12
• PLOS One 2015 Jul 30;10(7):e0134044
• PLOS One 2013 May 3;8(5):e61944
• Scientific Reports 2015 Sep 23;5:14405
• Archives of Iranian Medicine 2016 Mar;19(3):197-203