La vraie guerre , c'est : « Munitions : en une semaine, on est à poil »
La France n'est pas prête pour la guerre, selon un rapport parlementaire
Ce vendredi 25 février, Emmanuel Macron a annoncé l'accélération du déploiement de soldats français en Roumanie. Faut-il en conclure que la France est prête à engager une guerre de haute intensité avec la Russie ? Publié le 22 février, un rapport parlementaire sur cette question affirme que ce n’est pas le cas.
Dans ce document, ses rapporteurs, le député LR Jean-Louis Thiériot et la députée LREM Patricia Mirallès analysent l’hypothèse, sans aller jusqu’à parler de troisième guerre mondiale, d’un conflit de grande ampleur dit de « haute intensité ».
« Depuis la guerre du Donbass et celle du Haut-Karabakh, les nations occidentales se préparent à vivre des conflits plus durs après des décennies de combat asymétrique. C’est dans ce contexte que la notion de haute intensité a fait son retour dans le discours des autorités militaires », écrivent les rapporteurs. Et de noter : « En 2021, le ministère des Armées évoque pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide un risque d’affrontement entre grandes puissances ».
« Munitions : en une semaine, on est à poil »
Si le rapport tient à souligner que la France reste « une puissance militaire crédible », son contenu ne prête pas à rassurer. En premier lieu, en cas de conflit majeur, il faudrait environ six mois à la France pour être fin prête, d’après les hypothèses des députés. « On n’aura pas 6 mois », prévient tout de suite Jean-Louis Thiériot.
Ensuite, le député LR alerte sur le fait que la France est en proie à un problème de stock de munitions. « Que ce soit des munitions simples ou complexes, au bout d’une semaine on est à poil », affirmait-il la semaine dernière lors d’un entretien avec l’association des journalistes de presse (AJD). « Il manque 6 à 7 milliards d’euros pour remettre les stocks d’équerre. »
Autre point sur lequel les députés attirent l'attention : le manque d’entraînement des soldats, toutes armées confondues. « Pour l’armée de Terre on est à 64 % par rapport à l’optimum pour avoir un entraînement qui permettrait d’avoir nos forces au top niveau », déplore Jean-Louis Thiériot.
« L’armée de l’Air n’aurait plus d’avions en dix jours »
D’après l’ancien commandant des Forces aériennes stratégiques (FAS) Bruno Maigret, cité dans le rapport, « dans un conflit de haute intensité, avec un taux d’attrition (ndlr : signifie la perte de pilotes, les tués et les blessés au combat, les disparus en mer, les destructions d’appareils, l’épuisement des stocks et des ressources) proche de celui des Malouines en 1982 (8 %), l’armée de l’Air n’aurait plus d’avions en dix jours et vraisemblablement plus de missiles au bout de deux jours. »
Est également évoqué le type de technologie militaire employée : « Face à des nuées de drones à un millier d’euros, est-il intelligent d’utiliser des missiles qui coûtent entre un et deux millions d’euros la pièce ? », interroge le rapport.
Pour faire face à ces problématiques, le rapport préconise un effort financier conséquent qui passerait déjà, au minimum, par le respect des hausses budgétaires annuelles de trois milliards d’euros, prévues par la Loi de programmation militaire (LPM) jusqu’en 2025, quel que soit le nouveau gouvernement au pouvoir.
En face, la Russie dispose non seulement de l'arsenal nucléaire le plus important au monde, mais aussi le plus développé technologiquement parlant. En octobre 2021, elle expérimentait avec succès son missile hypersonique "Zircon", jugé « invincible » par Vladimir Poutine. Pour le moment, ils sont les seuls à en être équipés.
Auteur(s): FranceSoir
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