Allô ?... Allô ?... La bonne société ?... Je suis au bon numéro ?...

 De : https://rodlediazec.blogspot.com/




Si on se met à la place du gars qui est derrière les barreaux, au moment où on lui rend visite, il n’est pas incorrect de penser que nous aussi, nous sommes en prison, même si nous pensons nous trouver du bon côté de la soudure à l’arc.  Ce qui change dans le statut de l’un et de l’autre est la longueur de la laisse qu’on porte au cou.

L’agression mentale que la société exerce de manière permanente sur l’individu est telle qu’à force le forçat finit par être convaincu que s’il tape le caillou du côté de Cayenne c’est parce qu’il l’a « librement » consenti. Qu’il fait ça pour le fun, juste pour s’occuper l’esprit. Que s’il a décidé de ce voyage c’est par goût de la découverte et pour le plaisir de vivre en mode colonie de vacances. Et, aussi, un peu, parce qu’il l’a mérité. Si quelqu’un pense qu’il s’agit d’une punition, c’est qu’il n’a pas lu le Grand « livre de la société », accessible à tous dès la maternelle.

Tout comme la société décide de faire croire à celui qui est attablé à la terrasse d’un bistrot, les pendentifs génitaux à la relâche, qu’il est libre parce qu’il a accepté de se faire injecter une triple dose de vaccin ARN messager, susceptible de modifier notre génome et dont on cache les effets secondaires comme on pousse la poussière sous le tapis. A l’instant où il pense profiter de ce bonus que la société lui octroie, il ignore que le verre qu’il tient à la main est peut-être le dernier qu’il sifflera et que les personnes à qui il a confié son destin ne sont pas là pour sauver des vies. Hélas, il est déjà trop tard pour lui !

La société c’est comme les prix en fin d’année scolaire, ça se mérite ! Il y a les bons élèves et il y a les cancres, ceux qui nichent tout au fond de la classe. Les mauvais ! Ceux qui finissent par coûter cher à… la société ! Les cabochards, les rouscailles, les irrécupérables. Ceux qui font pieds de nez et bras d’honneur pendant que le « surdoué » s’épuise à mémoriser les imprimés des livres anciens sur la conduite à tenir.

C’est ces mauvais Citizens qu’on retrouve à la marge, dignes, mais écrasés par le poids de l’exclusion, grattant la surface des choses pour mettre le monde à l'endroit, disqualifiés pour faute de syntaxe ! C’est eux les complotistes ! Eux qu’on expédie de l’autre côté des talus, vers les étendues désertiques où gisent les cadavres de ceux qui n’ont pas eu à choisir la « bonne société ».

Qu’ils s’estiment heureux si la société les tolère encore !

Pareil pour les dingues, les brisés du casque, qu’on enferme afin de rassurer celui qui pense avoir « tout bon », être sain d’esprit, à l'abri, parce que sa vie durant a répété sans accro la leçon apprise. Mais qu’en est-il réellement de sa santé mentale ? Combien de fois en une journée s’est-il surpris à réfréner la folie qui lui gangrène l’esprit ?

La bonne société, dites-vous ? Allô ?... Allô ?... « Le numéro que vous avez composé n’est pas attribué. Pour tout renseignement supplémentaire, c’est ICI. »

Sous l’Casque d’Erby

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