La débâcle en chantant
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De : https://www.levilainpetitcanard.be/la-debacle-en-chantant/
La débâcle en chantant
Il est temps de se rendre à l’évidence : au fil des mois Joe Biden est devenu, grâce à sa perception aiguë du monde qui l’entoure, un modèle et un guide pour l’humanité entière. Petits et grands rêvent de l’avoir pour ami, ou tout au moins d’égaler un jour son charisme inimitable. Car sans lui, nous aurions déjà perdu espoir depuis longtemps.
Le 24 mars dernier, il descendait justement parmi nous pour nous réinsuffler la foi dans les valeurs qui sont les nôtres, comme il sait si bien le faire y compris auprès de son propre fils, tellement secoué par la situation en Ukraine qu’il n’arrive même plus à remettre la main sur son ordinateur portable. Mais ne sommes-nous pas tous nous aussi, d’une certaine manière, ses enfants ?
Nous reviennent en mémoire, pêle-mêle, nos débuts dans la dissidence avec Joe le taxi, notre premier cri de révolte pour la paix :
La musique à Joe résonne
C’est la rumba (Joe, Joe, Joe)
Le vieux rock au mambo bidon (Joe, Joe, Joe)
Vas-y Joe (Joe, Joe, Joe)
Vas-y fonce (Joe, Joe, Joe)
Mais tandis que nous buvions dévotement ses vociférations, une journaliste a soudain cassé l’ambiance en l’interrogeant sur l’absence d’effet dissuasif des mesures occidentales contre la Russie (à se demander s’il s’agissait vraiment d’une journaliste). «Les sanctions ne dissuadent jamais. Vous n’arrêtez pas d’en parler. Les sanctions ne dissuadent jamais», a fini par bredouiller le Führer du Monde Libre, laissant percer un agacement bien compréhensible.
A quoi rime en effet ce genre de questionnement quand chacun sait que dans le meilleur des cas, les sanctions se contentent d’anéantir les populations civiles ? L’histoire récente montre que si nous souhaitons sincèrement assassiner les dirigeants d’un pays – et/ou piller ses ressources – nous sommes presque toujours contraints de le détruire préalablement à coups de bombardements indiscriminés.
De là à laisser entendre que les sanctions économiques ne servent à rien, il y a un monde. Comme c’est le cas chaque fois qu’il tente de formuler sa pensée, les propos de Joe Biden ont été sortis de leur contexte : il ne s’agissait évidemment pas d’un aveu d’échec, c’est même tout le contraire.
À quelque chose malheur est bon
L’agression dont a été victime notre aïeul suprême était d’autant plus navrante que la veille, nous perdions un phare du progrès civilisationnel en la personne de l’ex secrétaire d’Etat Madeleine Albright, disparue prématurément à l’âge de 84 ans et spécialiste reconnue du génocide à distance, ce qui lui a valu notamment d’obtenir en 2012 la « médaille présidentielle de la liberté » des mains de Barack Obama, prix Nobel du Drone, et une oraison bouleversante de Tony Blair, qu’on ne présente plus et qui se souvient encore de sa « profonde compassion pour l’humanité ».
Dès les années 1990, Madeleine se fait l’apôtre de la famine comme arme de démocratisation massive : en les privant de vivres et de médicaments, les sanctions économiques avaient en effet permis d’exterminer un demi million d’enfants irakiens, un coup dur pour le totalitarisme. « Ça en valait la peine », concluait sur une note d’espoir cette authentique pionnière du quoi qu’il en coûte, dont la détermination n’a pas fini de nous servir d’exemple.
Mais certain.e.s l’ont peut-être déjà oubliée ?
Pas toustes heureusement, car en Ukraine c’est une jeunesse pleine d’espoir qui reprend le flambeau du vivre-ensemble, et nous rappelle à son tour qu’on ne fait pas de démocratie sans casser des œufs : « Je me permets de citer Adolf Eichmann, qui disait que pour détruire une nation, il faut d’abord détruire ses enfants. Parce que si vous tuez leurs parents, les enfants grandiront et se vengeront. En tuant des enfants, ils ne grandiront jamais et la nation disparaîtra », nous explique le dynamique présentateur d’une chaîne ukrainienne qui défiant bombes et missiles, continue à diffuser nos valeurs d’humanisme et de dialogue. « Vous devez comprendre », poursuit-il, « qu’il s’agit de la victoire du peuple ukrainien, pas de la paix. Nous avons besoin de victoire. Et si nous devons massacrer toutes vos familles, je serai l’un des premiers à le faire ». Madeleine Albright peut partir en paix : la relève est assurée.
C’est non sans stupeur que sur le site de désinfox Fast & Furious, nous apprenons que les propos ci-dessus ont été jugés “nazistes” et “outranciers” par certains internautes. Heureusement, Fast & Furious croit comprendre ce qui s’est passé : en réalité, les propagandistes du Kremlin ont sorti des mots de leur contexte, en omettant délibérément de préciser qu’au moment où il s’exprimait, ce jeune journaliste « n’a pas pu faire face à l’émotion ». Mais les Russes comprennent-ils seulement ce que c’est que l’émotion ?
Nos frères
Il faut avouer que pendant longtemps nous ne nous sommes guère souciés de l’Ukraine, que nous nous représentions tout au plus comme un champ de patates quelque part entre les deux pôles. C’est grâce à l’agression totalitaire non provoquée dont il est victime que nous avons pu découvrir ce merveilleux pays, peuplé de gens qui bien que slaves, ne sont pas aussi inférieurs à nous qu’on pourrait le croire a priori. Pour tout dire, nous nous sommes même découvert un nombre impressionnant de points communs avec eux :
– un pays vérolé par la corruption et au bord de la faillite, exactement comme le nôtre,
– un président aussi ignare, mythomane et obscène que le nôtre, à la tête lui aussi d’un Etat fantoche,
– un gouvernement sectaire et obscurantiste qui harcèle et discrimine la population d’un bout de l’année à l’autre,
bref tout ce pour quoi nous avons milité inlassablement pendant des décennies, avant de l’obtenir enfin grâce à Emmanuel Macron.
Comment expliquer une telle communauté de valeurs si ce n’est par un passé en commun, une chaude complicité venue de la nuit des temps ? En épluchant les heures les plus verdâtres de notre histoire, nous nous apercevons que nos amis ukrainiens ont fait preuve, vis-à-vis du régime hitlérien, d’un engagement solidaire et participatif dont nous croyions, jusqu’à présent, que seule la France avait été capable. Comme nous ils ont fait le choix de la responsabilité, et c’est avec la même détermination qu’aujourd’hui, ils se battent à nouveau pour la dépendance de leur pays. Comme le résume avec émotion l’artiste pensante Ariane Mnouchkine dans Télérama : l’Ukraine c’est nous.
Car il ne s’agit pas seulement de nos valeurs. Il existe entre nos deux peuples une parenté culturelle flagrante : de Rambo à Mickey en passant par Lady Gaga, c’est l’ensemble de nos racines communes que dans sa démence, l’impérialisme russe menace de balayer à tout jamais. C’est pourquoi le combat des Ukrainiens est notre combat, comme le souligne avec force la délicieuse Ursula von der Leyen.
Ceux que nous avions pris un peu vite pour des sous-européens se sont avérés quasiment aussi civilisés que nous, exception faite de quelques régions dans l’est du pays, dont les habitants parlent une autre langue que la nôtre, et ont choisi de vivre dans des caves depuis huit ans sans que personne n’arrive à comprendre pourquoi. Nos frères ont bien essayé de les faire progresser à coups de missiles Tochka-U, sans arriver à aucun résultat probant.
Souvenirs, souvenirs
Sur les réseaux sociaux, on a vu circuler dernièrement une vidéo issue de la presse israélienne : « Un centre commercial ukrainien, situé dans une rue portant le nom d’un collaborateur des nazis, a décoré ses escaliers d’une croix gammée géante ».
Il n’en a pas fallu plus pour faire sursauter certains internautes. Heureusement, Les Observateurs de France 24 nous désinfoxent avant que nous ne tombions dans des conclusions hâtives : en réalité, il s’agit d’images hors contexte, pour ne pas dire décontextualisées. D’abord elles datent de 2019, c’est-à-dire il y a très longtemps. De plus, le centre commercial assure que les marches de son escalier n’y sont pour rien, car elles ont été victimes d’une cyberattaque à l’insu d’elles-mêmes. Faut-il y voir, une nouvelle fois, la main des hackers russes ? En tout cas, force est de constater que rien ne prouve le contraire.
Ce magasin est situé sur l’avenue Stepan Bandera, un personnage plein d’énergie nommé en 2010 héros de l’Ukraine à titre posthume, son héroïsme s’étant essentiellement manifesté aux côtés de la Wehrmacht pendant l’occupation nazie. Qu’y a-t-il d’étonnant à ce que cet européen convaincu soit devenu aujourd’hui l’emblème des courageux militants ukrainiens pour la liberté, mobilisés pour l’autodéfense de nos idéaux que sont l’OTAN, le FMI et BHL ?
Pendant la Seconde Guerre mondiale, nos amis allemands ne tardent d’ailleurs pas à repérer son sens aigu des responsabilités. En effet, « dès l’attaque allemande de septembre 1939, des responsables nationalistes ukrainiens comme Bandera, aujourd’hui célébré en héros dans le pays, planifient l’épuration ethnique des polonais de Volhynie. Cette épuration ethnique atteint son paroxysme en juillet 1943 avec 520 villages et hameaux assiégés et 10 à 11 000 de Polonais tués », selon le Mémorial de Caen.
« Bandera a dirigé l’Armée insurrectionnelle ukrainienne, qui a tué des milliers de Juifs et de Polonais, dont des femmes et des enfants, alors qu’elle combattait aux côtés de l’Allemagne nazie », précise The Times of Israël du 3 janvier 2022.
Pour autant, faut-il voir en lui un « collaborateur des nazis » ? Heureusement, 20 Minutes a mené l’enquête, et sa conclusion est formelle : « ce n’est pas tout noir ou tout blanc », révèle ce fake off rigoureux qui avec la meilleure volonté du monde, ne voit pas ce que Bandera a bien pu commettre ou perpétrer. Comme tout un chacun, il « rêvait d’un territoire national débarrassé des Juifs, des Polonais et des Russes » et a tout naturellement « souhaité collaborer avec les nazis », seulement voilà : il n’y est « pas arrivé », selon 20 Minutes.
Après la chute du IIIe Reich, Stepan est toutefois confronté à un léger fléchissement de ses activités en présentiel, avant de finir lâchement assassiné par un espion du KGB.
En France nous regorgeons de héros similaires, comme par exemple René Bousquet, dont l’engagement pour la paix n’est plus à démontrer : durant les vingt mois de sa présence à la tête de la police de Vichy, 60 000 Juifs furent livrés à nos partenaires européens, un chiffre d’autant plus remarquable qu’en ce temps-là, le Rivotril n’existait pas encore.
En 1949 la Haute Cour de justice le lave de tout soupçon de collaboration, personne n’ayant réussi à prouver qu’il avait couché avec un officier allemand. Des années plus tard il meurt, liquidé par un fou sur le pas de sa porte. Étonnamment, sa mémoire n’a pourtant jamais été honorée, ni celle de tant d’autres martyrs de la liberté qui comme lui, ont été les précurseurs de la France d’aujourd’hui.
On se souvient qu’en décembre 2016, Anne Hidalgo avait eu un geste fort : plonger la Tour Eiffel dans le noir en signe de solidarité, face à la situation insupportable vécue à Alep par nos amis djihadistes du Front Al Nosra, durement frappés alors qu’ils étaient en train de démocratiser la ville en utilisant ses habitants comme boucliers humains. Cette mesure symbolique, tout comme la démarche d’intellectuels aussi reconnus mondialement que Raphaël Glucksmann ou Philippe Poutou, visait à interpeller la communauté internationale sur la montée du péril rouge 2.0, déjà perceptible à l’époque.
Si notre maire ne pouvait que réagir avec force face à ces images glaçantes, où on voyait les bombes du Kremlin pulvériser de simples terroristes essayant de faire leur travail, aujourd’hui l’heure n’est plus aux symboles éphémères : il s’agit de l’Europe, c’est-à-dire de nous touxtes. Nos frères kyiviens ont montré la voie en débaptisant l’avenue de Moscou, qui dans un souci d’estime de soi, porte désormais le nom d’un criminel 100% ukrainien.
Qu’est-ce que cela coûterait à Anne Hidalgo de détotalitariser elle aussi la capitale, et de remettre la France à l’honneur, en renommant la rue de Crimée (qui va en sens inverse de nos valeurs) rue Maurice Papon par exemple ? Et le métro Stalingrad, station Paul Touvier ?
Un peuple libre et responsable
Avec la révolution dite de la Dignité en 2014, l’Ukraine découvre les joies de la démocratie paramilitaire. Sous la houlette bienveillante de nos amis américains, l’antitotalitarisme accède aux manettes grâce à des groupes déterminés comme Svoboda ou Aidar, qui ne plaisantent pas avec le libre arbitre.
Avant toute chose il s’agit de redonner de la vigueur au débat démocratique, après des années d’ankylose totalitaire : « des députés nationalistes agressent le patron de la télé publique pour le contraindre à démissionner », rapporte Franceinfo le 20 mars 2014, tandis que des échanges tendus mais constructifs ont lieu au parlement sous forme de bagarres généralisées.
Certaines minorités comme les Roms, qui par leurs larcins se sont rendus responsables du marasme et de l’endettement abyssal du pays, bénéficient d’une formation gratuite aux valeurs républicaines.
Des interventions énergiques (bombardements, blocus de l’aide humanitaire) sont menées à bien dans les régions encore mal desservies par la démocratie : exécutions de civils, détentions arbitraires, vols et rackets y deviennent enfin monnaie courante.
Le carcan de l’Etat de droit n’est plus qu’un mauvais souvenir, au grand soulagement du Camp de la Liberté, qui se prépare à accueillir un nouveau membre dans ses rangs.
Il est toutefois arrivé que le parti Svoboda (qui lorsqu’il ne prêche pas le nettoyage ethnique, organise des distributions gratuites de Mein Kampf et commémore chaque année la création de la division Waffen SS Galicie) soit pointé du doigt pour sa tendance supposée à glorifier le passé collaborationniste ukrainien.
Pour tout dire, certains l’ont même soupçonné d’être un parti d’extrême droite. Mais heureusement, Laurent Fabius nous rassure : il s’agit juste d’un parti « plus à droite que les autres », ce qui n’est pas du tout la même chose. S’il suffit de massacrer des civils en arborant des croix gammées pour être taxé de nazisme, c’est la porte ouverte à toutes les stigmatisations.
Comme toujours Laurent Fabius avait vu juste, et nos amis svobodistes font preuve d’une impressionnante aptitude au dialogue et à l’échange d’idées : « Des partisans de Svoboda, parti d’extrême droite ukrainien, ont lancé un engin explosif sur le Parlement, à Kiev : un mort et 90 blessés », lisons-nous dans Le Figaro du 31 août 2015. Aucun doute, ils font du bon boulot.
Certains pourraient se demander pourquoi nos alliés américains, qui ont toujours soutenu avec enthousiasme les juntes fascistes les plus sanguinaires (en Argentine, au Chili, au Paraguay, en Indonésie, etc.) se sont soudain entichés d’un régime aussi affable et à cheval sur la démocratie que celui de Kiev, où on déplore tout au plus l’interdiction des partis d’opposition, l’assassinat de journalistes et la présence de hordes néonazies qui terrorisent la population locale. L’explication est pourtant simple : il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
La collaboration, stade suprême de la résilience solidaire
Force est de constater que dans l’imaginaire populiste, le mot « collaboration » souffre encore d’une connotation péjorative qui n’a plus grand-chose à voir avec les réalités du monde d’aujourd’hui, où vivre à plat ventre est devenu ce à quoi nous aspirons tous, et n’a plus rien de bizarre.
Car autant le clarifier tout de suite : dans notre conception eurofraternelle du vivre-ensemble, le dissensus et la controverse n’ont pas leur place. En tant que démocrates de souche, nous haïssons la guerre encore plus que la paix, ce qui n’est pas peu dire. C’est pourquoi nous avons toujours su privilégier l’apaisement, en particulier vis-à-vis de ceux qui s’essuient les pieds sur nous, dans le souci de dépasser nos différences. Quoi de plus solidaire, en fin de compte, que la collaboration ?
Collaborer, c’est regarder ensemble dans la même direction. C’est autoriser le succès à entrer dans notre vie, en répondant pacifiquement à toutes les situations et en relâchant nos émotions négatives.
De même que nos ancêtres ont mangé des rutabagas pendant quatre ans pour soutenir l’effort de guerre contre le totalitarisme bolchévique, nous sommes fin prêts à nous mobiliser, en nous serrant les coudes et la ceinture, pour sauver la démocratie qui comme d’habitude, est plus menacée que jamais. Bruno Le Maire nous a prévenus : il s’agit (comme d’habitude) d’une guerre totale. C’est dire s’il va falloir réduire notre empreinte !
Pour réussir notre transition vers le stade suprême de la solidarité responsable, il va falloir une fois de plus faire table rase de nous-mêmes, et réinventer ce que nous sommes quoi qu’il en coûte. Nous ne craignons ni la faim, ni le froid quand nos valeurs sont en jeu : l’Histoire est témoin que nous avons toujours été du côté des autres. Après deux ans de couvre-feux, de représailles et de délation, nous attendons avec impatience les tickets de rationnement promis par Emmanuel Macron, pour parachever l’expérience vintage à laquelle il nous convie depuis que voici cinq ans, il a fait à la France le don de sa personne.
Comme disait si bien Madeleine Albright, ça en vaut la peine. Mais est-ce suffisant ? Combien de stéréotypes et de négationnismes restent encore à déconstruire, si nous voulons reconquérir pleinement notre auto-estime, et retrouver la paix dans le fait d’être nous-mêmes ?
Il faut avouer que pendant longtemps nous avons soupçonné les nazis d’avoir commis un génocide, sans comprendre que seuls des individus non européisés, aveuglés par la vodka et par une idéologie rétrograde, ont pu être capables d’une telle barbarie. Pour Volodymyr Zelensky, il est temps de sortir du déni, et de regarder cette vérité en face : « Souvenez-vous d’Oradour-sur-Glane », nous ordonne-t-il. En effet, comment oublier la façon odieuse dont l’armée soviétique s’est comportée dans ce village ?
Par ailleurs, comment ne pas voir que ce sont les bombardements russes (d’une brutalité insoutenable, déjà à cette époque) qui ont poussé Adolf Hitler au suicide en 1945, laissant l’Europe orpheline d’un projet ultra fédérateur, qu’il a fallu reprendre pratiquement à zéro ?
Personne n’aurait pu s’imaginer que quatre-vingts ans plus tard, nous nous retrouverions confrontés aux mêmes questionnements. Et pourtant… Le 9 mai nous espérions voir Poutine se comporter enfin normalement, c’est-à-dire vomir des injures et des menaces depuis une tribune placée sous haute protection policière, comme le ferait n’importe quel dirigeant d’un pays démocratique. Mais nous l’avons vu marcher tranquillement parmi la foule et discuter avec les gens, comme si de rien n’était et au mépris de la distanciation sociale la plus élémentaire. Ces images insoutenables confirment ce que nous redoutions amèrement, à savoir que la Russie s’enfonce chaque jour davantage dans le populisme.
Imagine-t-on le président d’une démocratie avancée, comme par exemple Emmanuel Macron, se mélanger dans la rue avec n’importe qui, au risque de recevoir des œufs, des tomates ou des gifles ? Ou pire encore, d’attraper une sale maladie ?
>> Article original sur Normalosphère
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