Une étude de la Cleveland Clinic révèle que le vaccin contre la grippe 2024-2025 est inefficace, voire potentiellement nocif
Via SERGE sur https://www.covid-factuel.fr/2024/01/06/forum-2024/ 6 avril 2025 19h14
5 avril 2025
Une étude de cohorte prospective à grande échelle menée par la Cleveland Clinic a rendu un verdict choquant concernant le vaccin antigrippal de cette année : non seulement il était inefficace, mais il était également associé à un risque accru d’infection. Dirigée par le Dr Nabin Shrestha, l’étude a suivi plus de 53 000 employés pendant la saison virale respiratoire 2024-2025 afin d’évaluer si le vaccin antigrippal offrait une protection contre les infections grippales confirmées en laboratoire. Les résultats soulèvent de sérieuses questions sur le vaccin antigrippal de cette saison et sur les hypothèses plus générales qui sous-tendent les obligations annuelles.
Hypothèse, conception de l'étude et méthodes
L'étude visait à évaluer l'efficacité réelle du vaccin contre la grippe 2024-2025 chez des adultes en âge de travailler en relativement bonne santé dans un établissement de santé. Tous les employés des établissements de la Cleveland Clinic dans l'Ohio au 1er octobre 2024, date du début de la campagne de vaccination, ont été inclus. Le statut vaccinal a été traité comme une covariable temporelle, permettant un suivi rigoureux de l'incidence de la grippe sur une période de 25 semaines. Des modèles de risques proportionnels de Cox, ajustés en fonction de l'âge, du sexe, du type d'emploi et du lieu, ont été utilisés pour calculer le risque. Le critère d'évaluation principal : le délai avant confirmation de l'infection grippale (par amplification des acides nucléiques pour la grippe A ou B).
Les personnes vaccinées présentent un risque plus élevé de grippe
Sur les 53 402 employés analysés, 82,1 % ont reçu le vaccin contre la grippe. Pourtant, l'incidence cumulée de la grippe a augmenté plus rapidement chez les personnes vaccinées que chez les non vaccinées. Au total, 1 079 infections ont été recensées, en très grande majorité de grippe A. Après ajustement multivariable, les personnes vaccinées présentaient un risque accru de 27 % d'infection grippale (HR 1,27, IC à 95 % : 1,07-1,51, p = 0,007), ce qui se traduit par une efficacité vaccinale de -26,9 %. Ces résultats ne sont pas dus à un biais de test : si les personnes vaccinées étaient plus susceptibles de se faire tester, leur taux de positivité était quasiment identique à celui des personnes non vaccinées, ce qui indique un véritable excès d'infections.
Clinique de Cleveland
Drapeaux rouges dans les données
Ces résultats sont extrêmement préoccupants. Le chiffre négatif d'efficacité vaccinale (EV) – suggérant un effet nocif plutôt qu'une protection – contredit les messages de santé publique et soulève de sérieuses questions concernant l'inadéquation des souches, l'interférence immunitaire ou une éventuelle sensibilité liée au vaccin. Il ne s'agit pas d'un simple hasard statistique. Le signal a été maintenu dans les modèles ajustés et non ajustés et a été détecté précocement grâce à des méthodes temporelles. Aucun effet protecteur n'est apparu à aucun moment.
De plus, cette population ne présentait aucun défaut. La cohorte était composée en majorité de jeunes (âge moyen : 42 ans), majoritairement en bonne santé et présentant une forte conformité professionnelle. Les données étaient suffisamment solides pour réfuter l'argument courant selon lequel les rapports de cotes des études « test négatif » exagèrent la protection, car ici, le risque direct était mesuré.
Limites de l'étude
L'étude s'est concentrée sur le vaccin trivalent inactivé, utilisé par 99 % des participants. L'efficacité d'autres formulations, comme les vaccins quadrivalents ou vivants atténués, n'a pas été évaluée. Les chercheurs n'ont pas évalué les hospitalisations ni les décès liés à la grippe, trop rares pour être analysés. L'étude a également exclu les enfants et les personnes âgées et n'a pas pu recenser les cas diagnostiqués à domicile en dehors du système de la Cleveland Clinic. Malgré ces limites, ses résultats restent très pertinents pour les politiques de santé publique destinées aux adultes.
Les résultats devraient être évalués par des pairs.
Conclusion et implications
Cette analyse concrète et percutante suggère que le vaccin contre la grippe 2024-2025 non seulement n'a pas protégé les adultes en âge de travailler, mais pourrait même avoir accru leur risque d'infection. À l'heure du scepticisme et de la lassitude face aux vaccins, les autorités de santé publique doivent tenir compte de ces données, et non les ignorer. Les stratégies annuelles de vaccination contre la grippe pourraient nécessiter une profonde refonte, notamment en cas de mauvaise correspondance des souches. À minima, le suivi de l'efficacité en temps réel devrait devenir un impératif national, et non une réflexion secondaire.
Dr Nabin K. Shrestha
Chercheur principal/Enquêteur principal
- Dr Nabin K. Shrestha , Département des maladies infectieuses, Cleveland Clinic
- Patrick C. Burke, Prévention des infections, Cleveland Clinic
- Amy S. Nowacki, Sciences quantitatives de la santé, Cleveland Clinic
- Steven M. Gordon, Département des maladies infectieuses, Cleveland Clinic
Source : Shrestha et al. (2025). Efficacité du vaccin contre la grippe pendant la saison virale respiratoire 2024-2025 . medRxiv. DOI :
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