De Benzema à Cantona : quand les footballeurs prennent position pour Gaza

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18/10/2023

Plusieurs stars du ballon rond ont choisi de défendre publiquement, sur les réseaux sociaux, les Palestiniens. Des joueurs ont déjà été suspendus par leurs clubs




Les politiques français de droite, y compris le ministre de l’Intérieur, se déchaînent contre Karim Benzena, cinquième meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France (AFP)

Est-il possible d’enlever le Ballon d’Or à Karim Benzema ? C’est en tout cas ce que demande la sénatrice Les Républicains (LR, droite) Valérie Boyer en guise de « sanction symbolique » dans un communiqué où elle réclame également à ce qu’il soit déchu de sa nationalité française.

Les politiques français de droite se déchaînent contre le footballeur, cinquième meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France, qui joue aujourd’hui au poste d’avant-centre à Al-Ittihad, un des clubs les plus importants en Arabie saoudite.

Invité sur la chaîne CNews, dans l’émission de Pascal Praud « L’heure des pros », le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin s’en est aussi pris à l’ex-international français.

« Monsieur Benzema est en lien, on le sait tous, notoire avec les Frères musulmans… Nous nous attaquons à une hydre que sont les Frères musulmans parce qu’ils donnent un djihadisme d’atmosphère comme le disait Gilles Kepel [politologue français spécialiste de l’islam] », a-t-il expliqué.

Karim Benzema, 35 ans, fait partie des rares personnalités françaises à défendre publiquement la cause palestinienne. Dimanche 15 octobre sur les réseaux sociaux, il a adressé des « prières » aux habitants de Gaza et évoqué « des bombardements injustes », sa première réaction au conflit israélo-palestinien.

« Free Palestine »

Dans le milieu du football, ils sont quelques-uns à publiquement prendre position pour la Palestine.

Hier, c’est Éric Cantona, ancien footballeur français connu pour ses engagements sur les sujets de société, qui s’est exprimé sur Instagram, en anglais, pour rappeler que « défendre les droits humains des Palestiniens ne veut pas dire être pro-Hamas ».

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Dans un post intitulé « Free Palestine » (Palestine libre), il a réclamé la « liberté pour les Palestiniens de l’occupation israélienne qui les vole de leurs plus basiques droits humains depuis 75 ans ».

En 2021, l’ex-attaquant de l’Olympique de Marseille avait fait la publicité de l’association Hoping Foundation dans sa collecte d’aides « pour soutenir les interventions d’urgence à Gaza ». L’année dernière, il avait porté un maillot spécial dont les fonds récoltés par la vente étaient destinés à des réfugiés palestiniens.

Nabil Fekir, joueur du Betis Séville et champion du monde 2018 avec l’équipe de France, a également apporté dans un message posté mercredi sur Instagram une photo de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem avec en légende : « Soutien indéfectible au peuple de Palestine ». Il appelé au retour de la paix et de la justice, estimant aussi que la population palestinienne subissait un « apartheid depuis trop longtemps ».

Mardi, après le bombardement de l’hôpital al-Ahli al-Arab à Gaza, le joueur algérien Islam Slimani, avant-centre à Coritiba FC (Brésil), a publié en story sur Instagram une photo d’un couloir en feu en écrivant « Palestine libre ».

Le célèbre journaliste sportif Didier Roustan a commenté sur TV5 Monde lundi 16 octobre : « C’est bien que les footballeurs aient une conscience politique, c’est assez courageux d’affirmer ses positions mais ils ont quand même tout à perdre dans ce genre de débat. »

La star du football égyptien et de Liverpool, Mohamed Salah, a demandé mercredi que l’aide humanitaire soit autorisée à entrer à Gaza, plaidant pour la fin des « massacres » .

Vainqueur de la Ligue des Champions et de la Premier League avec Liverpool, le capitaine de la sélection égyptienne, âgé de 31 ans, est l’un des sportifs les plus populaires du monde arabe. 

« Il n’est pas toujours facile de parler dans une période comme celle-ci. Il y a eu trop de violence, trop de chagrin et de brutalité », déclare Salah dans une vidéo publiée pour ses 62,7 millions de followers sur Instagram. 

« Ce qui est clair maintenant, c’est que l’aide humanitaire à Gaza doit être autorisée immédiatement. Les gens là-bas se trouvent dans des conditions terribles », ajoute-t-il. « Les habitants de Gaza ont besoin de toute urgence de nourriture, d’eau et de fournitures médicales. J’appelle les dirigeants du monde à s’unir pour empêcher de nouveaux massacres d’âmes innocentes, l’humanité doit prévaloir. »

« L’escalade de ces dernières semaines est insupportable à voir. Toutes les vies sont sacrées et doivent être protégées. Les massacres doivent cesser, les familles sont déchirées », ajoute le footballeur.

Le conseil de l’éthique de la Fédération française de football a été saisi dimanche après le partage par le joueur de Nice Youcef Atal d’une publication contenant des « appels à la violence », en lien avec le conflit. Il a été suspendu ce mercredi par son club. Même si l’international algérien a rapidement supprimé cette publication et présenté des excuses, le club a expliqué dans un communiqué avoir fait le choix de « prendre immédiatement » des sanctions, « préalables » à celles que pourraient prendre les instances sportives ou judiciaires.

Des sanctions ont également été prises à l’encontre d’Anwar El Ghazi, 28 ans, footballeur international néerlandais, suspendu par son club, Mayence, en Allemagne, après avoir partagé une publication de soutien à la Palestine face à la réponse militaire d’Israël. Depuis mardi 17 octobre, le joueur est dispensé de ses « obligations relatives aux entraînements et aux matchs ».

« El Ghazi a pris une position inacceptable pour le club sur le conflit en cours au Moyen-Orient. Avant de prendre cette décision, le club et le joueur ont profondément discuté », a expliqué le club dans un communiqué.

Le président de la FIFA (Fédération internationale de football) Gianni Infantino a présenté les condoléances de l’instance aux présidents des Fédérations de football palestinienne et israélienne dans une lettre envoyée vendredi, précisant que la FIFA se joignait « aux appels à une fin immédiate des hostilités et pour l’apaisement immédiat des souffrances des peuples israélien et palestinien ».

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