Les médecins de Gaza accusent Israël de cibler les ambulances et les établissements de santé
Tala Taha, un secouriste, a déclaré qu'il avait été légèrement blessé et que trois de ses collègues étaient morts dans une attaque aérienne à Gaza. Il pense qu’ils ont été délibérément pris pour cible, affirmant : « Notre mission est humanitaire, nous fournissons uniquement des services humanitaires, et nous avons été pris pour cible sans aucune raison, sans aucune excuse. »
D'autres organisations médicales opérant à Gaza ont accusé Israël d'avoir délibérément bombardé leurs installations et leurs ambulances, en violation flagrante du droit humanitaire.
Vendredi, le ministère palestinien de la Santé a affirmé que les forces israéliennes ciblaient le personnel médical et avaient endommagé 15 établissements de santé et 23 ambulances lors de frappes aériennes. Le ministère a publié une vidéo sur sa page Facebook montrant une ambulance secouée par une explosion alors qu'elle tentait d'échapper au chaos. On peut voir la personne qui enregistre les images sauter à l’intérieur de l’ambulance tandis que des explosions peuvent être entendues en arrière-plan. Alors qu'une explosion secoue l'ambulance, on peut entendre une jeune fille à l'intérieur du véhicule crier de panique.
La source de l’explosion et la question de savoir si l’ambulance a été délibérément ciblée ne sont pas claires. Néanmoins, le ministère palestinien de la Santé a déclaré dans un communiqué : « Les violations israéliennes contre le personnel médical , les institutions de santé et les unités d'ambulance constituent une attaque flagrante contre les lois, les conventions et les normes internationales qui stipulent la protection du personnel médical et de ses installations en période de crise de conflits et guerres. »
Parmi les établissements de santé qui ont été touchés figurent le Centre international de l'oeil, le bâtiment du ministère de la Santé et la clinique Rimal.
Entre-temps, Médecins sans frontières rapporte que 16 membres du personnel médical ont été tués, 8 installations médicales ont été endommagées et 18 ambulances ont été détruites. Un coordinateur médical du groupe a déclaré qu'ils essayaient d'utiliser des véhicules privés pour transférer les personnes vers les hôpitaux afin d'éviter d'attirer l'attention.
Gaza ne peut pas se permettre de perdre davantage d’établissements de santé ou de personnel
Qu’elle soit ciblée ou non, Gaza ne peut pas se permettre de perdre ses installations ou son personnel de santé pour quelque raison que ce soit, à un moment où elle a déjà du mal à soigner la population au milieu de la guerre et du siège en cours.
À l’hôpital Shifa, le plus grand hôpital de Gaza, les corps arrivent plus vite que les proches ne peuvent les récupérer, et les médecins rapportent qu’ils sont à court d’endroits pour conserver les restes des personnes. Leur morgue, qui ne peut traiter qu'une trentaine de corps à la fois, déborde et les cadavres ont été entassés à l'extérieur de la glacière, certains étant placés sur le parking.
Un infirmier qui y travaille, Abu Elias Shobaki, a décrit la morgue du parking à l'AP, en disant : « Les sacs mortuaires ont commencé et n'ont cessé d'arriver et maintenant c'est un cimetière. Je suis épuisé émotionnellement et physiquement. Je dois juste m’empêcher de penser à quel point la situation va empirer.
Pire encore, le manque de carburant résultant du blocus total imposé par Israël sur la bande de Gaza, craignant que le Hamas ne l'utilise pour faire fonctionner des générateurs dans ses complexes de tunnels souterrains et poursuive ses efforts pour tuer des Israéliens plutôt que d'aider le peuple de Gaza.
En conséquence, les réserves de carburant sont sur le point de s'épuiser à Gaza, les responsables de l'ONU avertissant qu'il reste environ 24 heures de carburant aux générateurs qui alimentent les hôpitaux en électricité . La fermeture de ces générateurs pourrait mettre des milliers de patients en danger.
Malheureusement, le Hamas utilise souvent les établissements de santé comme boucliers. Par exemple, il est largement admis que le Hamas dispose d’un quartier général important sous l’hôpital Shifa, utilisant l’hôpital comme bouclier et profitant du fait que le droit humanitaire international interdit expressément de cibler les établissements de santé. Cela expose tous les patients et le personnel de l'hôpital à de grands risques, et il s'agit d'une pratique courante du Hamas qui s'étend probablement également à d'autres établissements de santé.
Aujourd’hui, alors qu’Israël se prépare à une éventuelle invasion terrestre de la bande de Gaza après que les militants du Hamas ont assassiné plus d’un millier d’Israéliens et en ont kidnappé des centaines d’autres, la situation à Gaza ne fera qu’empirer.
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