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Deux nouvelles motions de censure contre Netanyahu rejetées à la Knesset
Ces tentatives avortées visant à écarter le Premier ministre surviennent alors que les députés de l'opposition fustigent les ministres "messianique" qui appellent Israël à se réimplanter à Gaza et un budget qui encourage "la désertion du service militaire"
Deux motions de censure distinctes visant le Premier ministre Benjamin Netanyahu ont été rejetées à la Knesset dans la soirée de lundi, une semaine après que le parti Avoda a été à l’origine d’un vote similaire – lui aussi manqué – dont l’objectif était d’écarter du pouvoir un chef de gouvernement de moins en moins populaire.
Comme la précédente motion qui avait été présentée la semaine dernière, les deux motions de censure ont été dans l’incapacité de réunir un soutien clair de la part de l’opposition : l’une d’entre elles, qui était avancée par la faction Yesh Atid du chef de l’opposition israélienne, Yair Lapid, n’a rassemblé que 25 votes et la deuxième, soutenue par le parti à majorité Hadash-Taal, n’a bénéficié de l’appui que de dix députés seulement dans l’assemblée qui réunit 120 membres.
Lapid a affirmé qu’il n’avait « initialement, jamais voulu soumettre une motion de censure » mais qu’ensuite « il est apparu clairement que la coalition n’avait pas remarqué que nous étions en guerre, qu’elle n’avait pas remarqué que nos soldats étaient à Gaza et qu’elle ne se préoccupait de rien de plus que ‘de piller les coffres publics’ pour allouer des milliards de shekels à des intérêts sectoriels ».
Dans cette enveloppe décriée par le chef de l’opposition, huit milliards de shekels en faveur « d’une association qui encourage à la désertion du service militaire alors que certains font 107 jours de devoir de réserve parce que le nombre de soldats est insuffisant », a continué Lapid, qui a déclaré que le budget avait été élaboré de façon « à assurer le maintien politique d’un gouvernement entaché de corruption dans une période de guerre ».
Ces deux motions ont été présentées au vote une semaine seulement après celle qui avait été déposée par Avoda – elle n’avait pas été soutenue par Yesh Atid. 18 députés avaient alors voté « Pour » au cours d’un scrutin qui avait été boycotté par la coalition.
A ce moment-là, Lapid avait annoncé qu’il allait attendre une semaine pour voir si le gouvernement ferait la promotion d’un budget qui ne réduirait pas les fonds discrétionnaires alloués à la coalition, citant le retard pris par le gouvernement dans la soumission de ce budget devant le parlement.
Même s’il a été approuvé au début du mois par le cabinet, le budget de l’État révisé pour l’année 2024 – qui comprend des ajustements pour allouer des fonds à l’effort de guerre – n’a pas encore été présenté aux députés. Un retard susceptible de s’expliquer par l’obtention des approbations ministérielles nécessaires pour le transfert des fonds de la coalition, a dit la Douzième chaîne, dimanche.
Le débat en plénière, lundi, a été animé – avec Hanoch Milwidsky, parlementaire du Likud, qui a été sorti de force par les huissiers de la Knesset quelques heures seulement après avoir été appelé à quitter une audience de la Commission intérieure, où il s’était laissé aller à des débordements.
Les critiques de Lapid ne se sont pas limitées à la question budgétaire. Lundi matin, il s’en était pris aux membres de la coalition qui avaient assisté, dimanche dans la soirée, à une conférence de droite qui était consacrée à la promotion de la réimplantation de la présence israélienne dans la bande de Gaza, après la guerre contre le Hamas.
Onze ministres du gouvernement et quinze députés de la coalition avaient participé à ce rassemblement qui était organisé au palais international des Congrès de Jérusalem – au cours duquel le ministre des Communications Shlomo Karhi, élu sous l’étiquette du Likud de Netanyahu, avait notamment déclaré qu’il fallait obliger les Gazaouis à dire qu’ils voulaient quitter le territoire.
Une conférence qui a été « un spectacle messianique, illusoire, complètement déconnecté », a dit Lapid lors de la réunion hebdomadaire de sa faction au sein du parlement.
« C’est sous cette coalition, sous son autorité, c’est avec ces gens que vous avez pu voir, hier, danser sur la scène que le massacre du 7 octobre s’est produit. Le gouvernement nous a amenés à ça. C’est le résultat de sa politique », a-t-il déclaré, affirmant que le silence de Netanyahu face à cette conférence montrait qu’il se réjouissait « de voir le pays brûler » tant qu’il se cramponnait au pouvoir.
« Ils veulent retourner à Gaza à cause de leur messianisme », a-t-il indiqué, évoquant la conférence. « Des gens vont mourir à cause de cette folie – comme s’il n’y avait pas eu encore suffisamment de morts. Ils s’en moquent. A leurs yeux, tous ceux qui combattent actuellement à Gaza sont autant de sacrifices acceptables, tous ceux qui meurent à cause de leurs illusions sont des sacrifices acceptables dans la mesure où ils amèneront le messie ».
Netanyahu n’a pas pris part à la conférence – qui a été condamnée par d’autres membres de sa coalition – et il a indiqué, samedi soir, qu’il s’opposait au retour de la présence israélienne à Gaza et que ce n’était pas une politique mise en œuvre par le gouvernement.
De son côté, le président du parti Yisrael Beytenu Avigdor Liberman s’en est, lui aussi, pris avec vivacité à la participation des membres de la coalition à la conférence pendant sa réunion de faction. Il a expliqué aux journalistes qu’alors que Karhi discutait de l’expulsion des Gazaouis, il n’était pas encore parvenu à faire fermer les bureaux de la chaîne d’information qatarie Al Jazeera en Israël.
« Assez de bavardages, qu’ils travaillent donc plutôt », a-t-il noté.
S’exprimant devant les médias avant la réunion de sa faction d’extrême-droite Otzma Yehudit, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a dénoncé « l’hypocrisie » du chef de Yesh Atid, le sommant « de ne pas venir nous donner des leçons de morale ».
« Nous offrons au pays une vraie solution, la seule solution juste, morale, rationnelle », a-t-il affirmé, appelant à encourager à la fois l’émigration des Palestiniens et l’établissement d’implantations juives dans la bande de Gaza.
Ben Gvir a aussi répété sa menace à l’égard de la stabilité du gouvernement. Il dénonce ainsi les règles d’engagement qui, selon lui, sont actuellement en vigueur pour les soldats sur le terrain, dans le cadre du conflit dans la bande de Gaza.
S’il est vrai que « les militaires stationnés le long de la frontière avec Gaza ont reçu l’ordre de ne pas ouvrir le feu sur les Gazaouis qui s’approchent de la clôture frontalière, alors nous perturberons le travail de la coalition », a-t-il averti.
L’armée a démenti tout changement dans ses règles régissant les tirs à balle réelle.
Jeremy Sharon et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.
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