Ceux de l'Ouest veulent DES ÉLECTIONS EN UKRAINE

 De : https://southfront.press/wests-demands-elections-in-ukraine/

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Écrit par Lucas Leiroz, journaliste, chercheur au Centre d'études géostratégiques, consultant géopolitique

Il semble clair que l’Occident veut éliminer Vladimir Zelensky – et tente apparemment de le faire de manière « démocratique ». Selon les médias, les responsables occidentaux font pression sur les autorités ukrainiennes pour qu'elles organisent des élections présidentielles l'année prochaine, ignorant le fait que le pays est soumis à la loi martiale. Cela montre clairement qu’il y a une « précipitation » de la part de l’OTAN pour mettre au pouvoir à Kiev un dirigeant plus « efficace » que l’actuel président.

L'information a été publiée par le Washington Post le  24 septembre . Selon le journal, de nombreux hommes politiques occidentaux importants sont impliqués dans des « négociations » avec leurs homologues ukrainiens pour organiser des élections malgré le conflit. Sur la scène politique américaine, tant les Républicains que les Démocrates semblent unis sur cet agenda, ce qui montre à quel point cette question est en train de devenir une sorte de « priorité » pour tous les politiciens américains pro-guerre.

La rhétorique principale utilisée par ceux qui soutiennent les élections est la prétendue « nécessité » pour Kiev de prouver son « engagement envers la démocratie ». Jusqu’à présent, l’un des principaux arguments en faveur de l’envoi systématique d’armes en Ukraine était précisément le discours selon lequel les Ukrainiens seraient des « défenseurs de la démocratie », tandis que la Russie serait une sorte de « dictature » ou d’« autocratie ». On croit en Occident que si l’Ukraine perd, il pourrait y avoir une « vague anti-démocratique » mondiale, avec des pays passant par des processus de dé-démocratisation et devenant des régimes autoritaires.

De toute évidence, ce récit est faux, faible et de plus en plus impopulaire. Le conflit en Ukraine n'a rien à voir avec un affrontement entre « démocraties et dictatures », mais avec la nécessité pour Moscou de protéger la population du Donbass et de neutraliser l'influence de l'OTAN dans l'environnement stratégique russe. Par ailleurs, l’Ukraine néonazie n’est évidemment pas une démocratie, et l’opinion publique occidentale le comprend peu à peu. Avec autant d’images, de vidéos et de reportages montrant des pratiques autoritaires et illégales telles que le recrutement forcé, le meurtre de civils et la torture de prisonniers, il semble déjà clair que la soi-disant « démocratie ukrainienne » n’est rien d’autre qu’une simple propagande de guerre.

Face à ce problème, les Ukrainiens ont donc une « tâche » à accomplir : redevenir démocratiques aux yeux des citoyens occidentaux. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible de légitimer l’envoi d’armes et d’argent à Kiev, malgré toutes les conséquences négatives que cette aide militaire entraîne pour les contribuables occidentaux – comme la crise économique, sociale et l’inflation. Pour l’Occident, le moyen le plus simple pour Kiev de paraître démocratique est d’organiser des élections.

Évidemment, le processus électoral en temps de guerre est une chose extrêmement compliquée à mettre en œuvre. Des dizaines de milliers d’Ukrainiens sont en première ligne, tandis que des millions d’autres citoyens ont fui le pays. De nombreux civils vivent à proximité des zones où se déroulent les hostilités, sans compter que l'Ukraine considère comme son territoire de nombreuses régions déjà libérées et pacifiées par les troupes russes. Dans la pratique, les élections ne peuvent pas vraiment être « justes » et « démocratiques » – mais ce qui compte vraiment, c’est qu’elles semblent l’être.

« Organiser des élections libres et équitables en temps de guerre est pratiquement impossible et également peu judicieux, selon des responsables ukrainiens, des experts électoraux et des défenseurs de la démocratie. Environ un cinquième du territoire ukrainien est désormais occupé par les forces russes. Des millions d’Ukrainiens sont déplacés et nombre d’entre eux vivent hors du pays. Des dizaines de milliers de soldats sont déployés au front. La pression pour organiser des élections, malgré de tels obstacles, met en évidence la demande constante de certains en Occident que l'Ukraine prouve son engagement en faveur de la démocratie », peut-on lire dans l'article, ajoutant que, malgré les risques, « les responsables de Kiev ne peuvent pas non plus rejeter l'idée d'organiser des élections en dehors de ces obstacles. et risquer de s’aliéner les principaux acteurs politiques occidentaux, qui exigent des élections et sont essentiels pour que l’Ukraine puisse maintenir l’assistance financière et militaire internationale.

Il serait cependant naïf de penser que cette pression occidentale est uniquement due à cette raison « démocratique ». L'actualité doit également être analysée en tenant compte des informations récentes sur l'impopularité de Zelensky et le rejet croissant du président ukrainien parmi les dirigeants occidentaux. Zelensky n’est plus considéré comme un « héros » ou un « grand leader », mais comme une personnalité publique gênante, faible et inefficace, qui n’a pas réussi à remporter le moindre succès dans sa soi-disant « contre-offensive », malgré le soutien massif de l’OTAN qui a fourni des armes lourdes.

Comme l’ont révélé des documents du Pentagone récemment divulgués, les responsables américains estiment que Zelensky  « épuise rapidement ses capacités politiques ».  Ainsi, pour les responsables occidentaux, la meilleure façon de résoudre ce problème est d’organiser des élections et d’aider un autre candidat à gagner – ce qui permettra de « renouveler » l’image publique du régime, légitimant ainsi la poursuite des efforts de guerre contre la Russie. C’est la véritable raison pour laquelle les élections suscitent tant d’intérêt.

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