Les charrettes de Gaza

 De : https://www.middleeasteye.net/news/israel-palestine-war-gaza-people-replace-cars-carts-fuel

Guerre israélo-palestinienne : à Gaza, les gens remplacent les voitures par des charrettes tirées par des animaux en raison du manque de carburant

Les charrettes sont devenues le principal moyen de transport utilisé par les civils pour se déplacer dans les zones à la recherche de nourriture, de produits de première nécessité ou pour fuir les bombardements israéliens.

ParMaha Husseinià Gaza, Palestine occupée. 19/11/2023

Des Palestiniens fuyant le nord de Gaza montent une charrette tirée par des animaux vers le sud, alors que les chars israéliens s'enfoncent plus profondément dans l'enclave, le 9 novembre 2023 (Reuters)    

Il y a quelques semaines à peine, les charrettes tirées par des ânes et des chevaux étaient rares dans la bande de Gaza.

Les vendeurs de produits agricoles et autres parcouraient les rues, généralement remplies de voitures, à la recherche de clients.

Mais alors que l’ armée israélienne sème la destruction à travers Gaza et assiège un territoire déjà sous blocus, un manque étouffant de carburant a rendu impossible pour les gens de se déplacer dans la bande avec leurs voitures.

Les gens se sont soudainement retrouvés obligés de recourir à des charrettes tirées par des animaux comme principal moyen de transport.

Dans l’une des rues habituellement les plus fréquentées de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, les voitures sont rarement aperçues. Au lieu de cela, des dizaines de charrettes transportent des résidents et des personnes déplacées.

Depuis le début de sa guerre à grande échelle, Israël a coupé l’approvisionnement en carburant et en gaz de l’enclave, rendant la grande majorité des voitures inutilisables au cours de la septième semaine de l’attaque.

« Jour après jour, de plus en plus de propriétaires de voitures manquent de carburant et ne trouvent aucun autre moyen de transport. Ces charrettes sont traînées par des animaux ; comme elles n'ont pas besoin de carburant ni d'essence, c'est devenu pour nous un moyen important de surmonter la situation actuelle. ", a déclaré Abu Mohammed Azaiza, propriétaire d'une charrette et d'un cheval, à Middle East Eye.

"Avant la guerre, nous n'utilisions pratiquement  des charrettes que pour parcourir le quartier et vendre des légumes, des fruits et certains produits. Aujourd'hui, les gens en ont besoin comme moyen de transport, car nous avons atteint un point où il n'y a plus de taxis et où les propriétaires de voitures ne peuvent pas trouver du carburant. »

Des gens transportent les corps des Palestiniens tués lors des frappes israéliennes sur une charrette tirée par des chevaux, en pleine pénurie de carburant, lors de leurs funérailles à Khan Younis, le 27 octobre 2023 (Reuters)
Des gens transportent les corps des Palestiniens tués lors des frappes israéliennes sur une charrette tirée par des chevaux, en pleine pénurie de carburant, lors de leurs funérailles à Khan Younis, le 27 octobre 2023 (Reuters)

Cet habitant de 34 ans du centre de la bande de Gaza affirme qu'au cours des deux dernières semaines, il a réalisé des bénéfices supérieurs à ceux des quatre dernières années.

"Je ne suis pas satisfait des bénéfices, et si j'avais le choix de renoncer à tout l'argent que j'ai gagné pour arrêter la guerre, je choisirais d'y renoncer", a déclaré Azaiza.

Azaiza a rappelé les crises pétrolières passées provoquées par les guerres israéliennes, notamment en 2009 et 2014, et par la fermeture des frontières, mais, dit-il, la situation avait rarement atteint le point où il n’y avait presque plus de voitures dans les rues.

« Je pense que cette période est la plus difficile car cela fait maintenant plus de 40 jours et personne ne sait combien de temps la situation va durer, même les forces d'occupation [Israël] ne le savent pas », a-t-il déclaré.

Taxis-chariots

Avant l’attaque, les charrettes étaient considérées comme un moyen de transport local utilisé uniquement par les très pauvres et les marginalisés. Aujourd’hui, tous les segments de la société dépendent principalement d’eux.

"J'ai emmené un médecin à l'hôpital avec mon chariot il y a deux semaines. Il m'a dit qu'il possédait une voiture qu'il avait utilisée pendant les trois premières semaines de la guerre, avant de tomber en panne d'essence et de n'en trouver nulle part", a déclaré Azaiza. .

"Il devait se déplacer entre l'hôpital et sa maison tous les deux jours, donc il ne trouvait pas d'autre moyen que les chariots."


   

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