L’Iran a saisi un navire lié à Israël dans le golfe Persique

 De : https://news.antiwar.com/2024/04/13/iran-seizes-israel-linked-ship-in-persian-gulf/

Washington a qualifié la saisie d'acte de « piraterie » et a exigé la libération immédiate de l'équipage du navire.

par Will Porter 13 avril 2024 à 13 h 27 HE 

Des commandos iraniens ont saisi un cargo ayant des liens avec un milliardaire israélien, prenant le contrôle du navire alors qu'il naviguait près du détroit d'Ormuz. L’incident s’est produit dans un contexte de tensions croissantes entre Téhéran et Tel Aviv, après que les forces israéliennes ont bombardé un complexe diplomatique iranien en Syrie au début du mois.

Le porte-conteneurs battant pavillon portugais, le MSC Aries, a été arraisonné samedi par des troupes d'élite du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI). La saisie a eu lieu à environ 50 milles au large des Émirats arabes unis et a été confirmée par un communiqué de l'opérateur du navire, MSC. Il a noté que 25 membres d'équipage se trouvaient à bord à ce moment-là.

Les médias d’État iraniens ont rapporté que le navire était sous le contrôle du CGRI et qu’il était « redirigé vers les eaux territoriales iraniennes », sans toutefois préciser dans quel but. Le navire appartiendrait en partie à Zodiac Maritime, une société exploitée par le milliardaire d'origine israélienne Eyal Ofer .

Un bref clip vidéo transmis à Associated Press par un responsable anonyme du Moyen-Orient semble montrer des opérateurs spéciaux iraniens descendant en rappel sur le pont du navire depuis un hélicoptère.

La Maison Blanche a reconnu l’incident et a déclaré que le président Joe Biden avait écourté son voyage dans le Delaware pour « consulter son équipe de sécurité nationale sur les événements au Moyen-Orient ». La porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson, a ensuite exhorté Téhéran à « libérer immédiatement le navire et son équipage international », notant que le navire était piloté par des citoyens estoniens, philippins, indiens, pakistanais et russes.

« S'emparer d'un navire civil sans provocation constitue une violation flagrante du droit international et un acte de piraterie de la part du Corps des Gardiens de la révolution islamique, une organisation terroriste étrangère désignée », a-t-elle ajouté.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a également condamné le détournement, le qualifiant d’« opération pirate en violation du droit international », tout en appelant à une réponse des États alliés.

"J'appelle l'Union européenne et le monde libre à déclarer immédiatement le corps des Gardiens de la révolution iraniens comme organisation terroriste et à sanctionner l'Iran dès maintenant", a déclaré Katz dans un communiqué sur X.

Cette saisie intervient quelques semaines après que les forces israéliennes ont bombardé le bâtiment du consulat iranien dans la capitale syrienne, tuant sept responsables, dont un haut commandant du CGRI. L’attaque a déclenché une montée importante des tensions régionales, l’Iran s’engageant à répondre de la même manière. Tel Aviv s’est depuis préparé à des représailles, et le chef du commandement central américain, le général Michael Kurilla, s’est rendu en Israël cette semaine pour coordonner une éventuelle réponse.

Lorsqu'on lui a demandé si Washington interviendrait directement dans les hostilités entre Israël et l'Iran lors d'un point de presse jeudi, le porte-parole du Pentagone, Patrick Ryder, a refusé de « se lancer dans des hypothèses », réitérant seulement « l'engagement sans faille des États-Unis envers la sécurité d'Israël ».

Un certain nombre de navires étrangers transitant par la mer Rouge ont été saisis par les Houthis du Yémen ces derniers mois, le groupe affirmant que ces opérations étaient une réponse aux assauts israéliens sur Gaza qui durent depuis des mois. Washington a depuis mené plusieurs bombardements contre le groupe armé qui gouverne certaines parties du Yémen, même si la Maison Blanche a reconnu plus tard que ces frappes n'empêcheraient probablement pas des saisies similaires à l'avenir.

Will Porter est rédacteur en chef adjoint du Libertarian Institute et contributeur régulier d'Antiwar.com. Retrouvez plus de son travail sur Consortium News et ZeroHedge.