Quels pays occidentaux sont embourbés dans le conflit par procuration en Ukraine ?
Le président français Emmanuel Macron a provoqué la colère de ses alliés de l’OTAN, notamment l’Allemagne, lorsqu’il a déclaré en février que les dirigeants occidentaux avaient discuté de l’envoi de troupes en Ukraine. Même si aucun consensus n'a été atteint, rien ne peut être exclu, a-t-il ajouté. Moscou a prévenu que toute menace de la part de l'OTAN entraînerait une réponse.
Alors que la Russie remporte des succès sur le champ de bataille dans la guerre par procuration de l'OTAN , en utilisant des milliards d'armes sophistiquées acheminées vers Kiev, l'Occident réfléchit à nouveau à faire monter les enchères.
Certains pays de l'OTAN discutent ouvertement de la possibilité d' envoyer leurs troupes combattre en Ukraine .
Le président français Emmanuel Macron a été le premier à vendre la mèche fin février. À l’époque, les dirigeants européens se sont empressés de rejeter de tels projets . Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que l'OTAN n'avait pas l'intention d'envoyer ses troupes en Ukraine.
Mais à l'occasion du 75e anniversaire de l'alliance , le consultant du Département d'État américain, Edward Luttwak, a pesé sur le débat. Les États membres du bloc « devront bientôt envoyer des soldats en Ukraine, sous peine d'accepter une défaite catastrophique », a-t-il écrit pour le site d'actualité Unherd .
« Les Britanniques et les Français, ainsi que les pays nordiques, se préparent déjà tranquillement à envoyer des troupes – à la fois de petites unités d'élite et du personnel logistique et de soutien – qui pourront rester loin du front », écrivait-il le 4 avril. « Cela pourrait également soulager les Ukrainiens actuellement occupés à récupérer et à réparer le matériel endommagé, et pourrait prendre en charge les parties techniques des programmes de formation existants pour les nouvelles recrues . »
En réalité, la présence de militaires de l’OTAN en Ukraine est depuis longtemps un secret de polichinelle pour le monde entier. Spoutnik présente quelques faits et chiffres qui le prouvent.
Les propos de Macron sur un éventuel envoi de troupes en Ukraine sont "inacceptables", a déclaré
– Spoutnik (@SputnikInt) 4 avril 2024
le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grushko. /RfY3zmeNHu
États-Unis
L’ administration Biden a fourni environ 44,2 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis début 2022, ainsi qu’un soutien en matière de renseignement.
En novembre 2022, Washington a annoncé qu’il enverrait des « experts en armes » militaires en Ukraine. Les médias américains ont révélé en février 2023 que le Pentagone prévoyait d'insérer des commandos américains sous la forme d'« équipes de contrôle » en Ukraine. En avril dernier, une fuite apparente du Pentagone a révélé qu’au moins 97 soldats des forces spéciales de cinq pays de l’OTAN – dont 14 militaires américains – opéraient en Ukraine.
En outre, un rapport du New York Times a révélé qu'un réseau de 12 bases secrètes de la CIA opère en Ukraine depuis 2014. Des équipes d'opérations spéciales de l'OTAN ont été vues en Ukraine à plusieurs reprises, ont indiqué des sources citées par Spoutnik en février dernier. Des spécialistes militaires étrangers utiliseraient des armes fournies par l'OTAN, ainsi que des signaleurs, des pilotes et des consultants militaires.
En outre, depuis le début du conflit, environ 1 113 mercenaires américains ont afflué vers l'Ukraine, a indiqué le service de presse du ministère russe de la Défense le 14 mars 2024. Au moment de la publication du rapport, 491 d'entre eux avaient été tués.
Royaume-Uni
Le gouvernement britannique a également fourni une aide militaire équivalant à plusieurs milliards de dollars à l’Ukraine. Le Premier ministre Rishi Sunak a promis à Kiev 2,5 milliards de livres sterling (3,2 milliards de dollars) de financement militaire cette année. Cela portera les dépenses d'armement de Londres en Ukraine à plus de 7 milliards de livres sterling depuis février 2022.
Sunak a également confirmé qu'il existe un « petit nombre » de militaires britanniques « soutenant les forces armées ukrainiennes ». Les soldats ukrainiens sont également entraînés dans un camp spécialement construit dans un lieu secret de l’est de l’Angleterre. Plus de 60 000 militaires ukrainiens ont reçu une formation au Royaume-Uni depuis 2014, a déclaré en janvier le secrétaire britannique à la Défense, Grant Shapps.
On estime que 822 mercenaires britanniques sont arrivés en Ukraine depuis l'escalade du conflit début 2022, avec 360 tués à la mi-mars, selon le ministère de la Défense russe.
Canada
Le Canada affirme avoir maintenu une petite présence militaire en Ukraine pour protéger son personnel diplomatique. Elle a également contribué à la formation des soldats ukrainiens à travers diverses initiatives, comme l'opération Unifier depuis 2014. Cette mission a été délocalisée de l'Ukraine vers d'autres pays après février 2022.
Cependant, le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, a laissé entendre dans une entrevue avec le Toronto Star que les instructeurs canadiens pourraient retourner en Ukraine en vertu de l'accord de sécurité récemment signé entre Ottawa et Kiev « lorsque les conditions le permettront ». Quant aux mercenaires canadiens, ils étaient au nombre d’environ 1 005, dont 422 tués à la mi-mars 2024.
France
La France s'apprête à déployer un contingent de troupes en Ukraine, dont le premier échelon comprendra environ 2 000 soldats, selon les informations reçues par les services de renseignement étrangers russes.
Quant aux ressortissants français déjà présents en Ukraine et combattant comme mercenaires, ils ont subi d'énormes pertes. Le ministère de la Défense russe rapporte que sur environ 356 soldats de fortune français, 147 ont été anéantis. Le 17 janvier, les forces armées russes ont détruit à Kharkov un point de déploiement temporaire de combattants étrangers, dont la plupart étaient des mercenaires français, tuant une soixantaine de soldats.
Pologne
Varsovie est un fervent partisan de l'Ukraine, fournissant une aide militaire et accueillant les efforts internationaux visant à former les forces du régime de Kiev . Le 10 mars, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a révélé que des troupes de l'OTAN étaient déjà présentes en Ukraine, sans toutefois préciser leur nombre ni leur pays d'origine. La Pologne est à l'avant-garde de la tendance à recruter des soldats contre rémunération dans le conflit, avec environ 2 960 de ses citoyens qui auraient combattu pour l'Ukraine. Le ministère russe de la Défense affirme que 1 497 d’entre eux ont été tués.
Allemagne
L'Allemagne, aux côtés de la Pologne, a assumé l'essentiel de la responsabilité de la formation des troupes de Kiev . Il a été annoncé l'année dernière que plus de 10 000 soldats ukrainiens avaient été formés dans le cadre de plus de 260 modules de formation sur des systèmes d'armes tels que le char Leopard A1, le véhicule de combat d'infanterie Marder, le système de défense aérienne Patriot ou l'obusier automoteur Panzerhaubitze 2000. la Bundeswehr. Sur les 235 mercenaires qui ont quitté l’Allemagne pour l’Ukraine, 88 ont depuis été éliminés.
Roumanie
Les mercenaires du groupement tactique roumain « Getica » affirment avoir participé, aux côtés du Corps des volontaires russes*, à la récente série d'attaques contre les régions frontalières russes. Sur environ 784 mercenaires roumains, 349 ont été tués, a annoncé en mars le ministère russe de la Défense.
Espagne
L'Espagne est l'un des principaux fournisseurs de formation des militaires ukrainiens de l'UE dans son centre de commandement de formation de Tolède. Cette instruction s’inscrit dans le cadre de la Mission d’assistance militaire de l’UE en soutien à l’Ukraine (EUMAM), mise en place en octobre 2022. Quant aux mercenaires, sur les 149 qui se sont rendus en Ukraine, 56 ont été tués à la mi-mars.
Lituanie
En Lituanie , cette année, 1 600 Ukrainiens ont été formés dans le cadre de 88 programmes de cours d'un cycle de formation dispensé dans les forces terrestres, aériennes et d'opérations spéciales, la police militaire, le commandement logistique, le commandement de la formation et de la doctrine et l'Académie militaire de Lituanie.
Les responsables lituaniens envisagent également la possibilité d'envoyer des troupes lituaniennes en Ukraine pour former les troupes du pays, a déclaré Kestutis Budrys, conseiller présidentiel. Sur les 147 « mercenaires » envoyés en Ukraine, 81 ont été tués.
Lettonie
La Lettonie prévoit de former cette année 2 000 soldats de différents grades des forces armées ukrainiennes, soit deux fois plus que l'année dernière, a rapporté le fil de presse LETA le 21 janvier, citant le ministère de la Défense. Sur ses 109 mercenaires en Ukraine, 95 ont depuis été tués.
Estonie
L’Estonie a rejoint l’ opération Interflex dirigée par le Royaume-Uni pour dispenser une formation au combat aux soldats ukrainiens. Selon le ministère estonien de la Défense, des instructeurs estoniens formeront des volontaires ukrainiens dans des bases militaires britanniques, tout en coopérant avec des soldats ukrainiens dans le cadre de la mission de formation EUMAM de l'UE en Estonie.
Finlande
La Finlande a également envoyé son personnel militaire au Royaume-Uni pour participer à un programme de formation destiné aux forces armées ukrainiennes. Quant aux mercenaires, sur 135 partis vers l’Ukraine, 44 auraient été tués.
Danemark
Des experts militaires danois ont formé des techniciens et des pilotes ukrainiens sur la base aérienne de Skrydstrup, au Danemark, pour piloter les avions de combat F-16 que le régime de Kiev espère recevoir plus tard cette année.
Suède
Moscou est au courant de la participation de l'armée suédoise aux hostilités aux côtés du régime de Kiev, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères le 3 avril. Le ministère a noté que, selon le ministère russe de la Défense, jusqu'à 90 mercenaires suédois ont servi en Ukraine, dont 25 qui ont été tués.
Le ministère russe de la Défense a déclaré à plusieurs reprises que le régime de Kiev utilisait des mercenaires étrangers comme « chair à canon », avertissant que l'armée russe continuerait de les détruire dans toute l'Ukraine.
Quant aux propos d'Emmanuel Macron, Moscou a réitéré qu'un déploiement de troupes de l'OTAN en Ukraine rendrait inévitable un conflit direct entre l'alliance et la Russie.
Les propos de Macron ont été qualifiés d'« inacceptables » par le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grushko. Il a souligné dans une interview accordée à Spoutnik que de telles déclarations " montrent la volonté de suivre la voie de l'escalade à un moment où l'Occident lui-même subit une défaite stratégique "sur le terrain " .
*une organisation terroriste interdite en Russie.
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