John Pilger, le journaliste qui prévoyait dès 2014 une guerre OTAN/Russie en Ukraine
Publié le : dimanche 19 mai 2024
Cette semaine marque le 10e anniversaire de l’une des prédictions les plus étonnamment réussies du journalisme moderne.
Le 13 mai 2014, le légendaire journaliste d’investigation John Pilger a écrit un article dans le Guardian britannique intitulé : « En Ukraine, les États-Unis nous entraînent vers une guerre avec la Russie ».
Les États-Unis ont pris le contrôle de l’Ukraine et s’en serviront pour inciter la Russie à s’impliquer, a prophétisé Pilger. Le résultat serait une guerre de l’OTAN en Europe.
« L’encerclement militaire [de la Russie] par l’OTAN s’est accéléré, parallèlement aux attaques orchestrées par les États-Unis contre les Russes de souche en Ukraine », a écrit Pilger. « Si Poutine peut être incité à leur venir en aide, son rôle de « paria » prédéterminé justifiera une guérilla dirigée par l’OTAN qui risque de se propager à la Russie elle-même. »
La guerre provoquée par la CIA qui en résulterait serait présentée par les médias comme une attaque russe. Vladimir Poutine serait « soumis à une campagne de diffamation médiatique occidentale », a-t-il écrit.
Renverser l’histoire à l’envers
Comment les États-Unis ont-ils travaillé pour déclencher un conflit ? Les Russes d’Ukraine (un tiers de la population étaient russophones) étaient si mal traités que Poutine n’avait d’autre choix que de leur venir en aide.
L’histoire était déjà bouleversée, a soutenu Pilger. « Nous, en Occident, soutenons désormais les néo-nazis dans un pays où les nazis ukrainiens ont soutenu Hitler. »
Pilger n’avait aucun doute sur le fait que les États-Unis dirigeaient l’Ukraine et que la politique étrangère américaine était dictée par la CIA. L’Ukraine est gérée « comme un parc à thème de la CIA », a-t-il déclaré.
Blâmer les victimes
Lorsque le gouvernement ukrainien a transporté des voyous en bus à Odessa, où ils ont incendié le siège du syndicat, tuant 41 russophones coincés à l’intérieur (sous le regard de la police sans intervenir), les victimes ont été blâmées.
Le titre du Wall Street Journal était « L’incendie meurtrier en Ukraine est probablement déclenché par les rebelles, selon le gouvernement ».
Pilger a décrit les Britanniques comme des « collaborateurs » fréquents des États-Unis.
Le plus choquant de tout est peut-être que l’article a été publié dans le Guardian britannique – un journal qui aujourd’hui, comme le reste des médias occidentaux, a suivi à la lettre le script de la CIA, béatifiant la partie américaine, l’OTAN et l’Ukraine, disculpant les éléments nazis de l’Ukraine et calomniant Poutine.
John Pilger est décédé à l’âge de 84 ans en décembre de l’année dernière et a lui-même été vilipendé par les médias occidentaux pour avoir déclaré que la Chine montrait au monde qu’une nation pouvait s’élever pacifiquement sans guerre.
Il s’agit d’un long tweet traduit automatiquement par X. Nous avons jugé inutile de surcharger notre pôle traduction pour cela. Car le message est clair : Pilger avait vu clair dans l’avancée de l’OTAN vers la Russie.
Pour la petite histoire, Wikipédia nous apprend que Pilger a énervé le lobby sioniste britannique en réalisant un documentaire sur la persécution des Palestiniens en 2002. Depuis, il est la cible du pouvoir anglo-américain.
En 2016, il annonce dans un autre docu que l’Amérique, alors présidée par Obama, prépare une guerre contre la Chine, avec une politique de provocations contre le géant asiatique.
Ce passage de l’encyclopédie en ligne montre clairement pour qui travaille Conspiracy Watch :
En 2015, John Pilger accuse l’administration américaine d’avoir financé un coup d’État en Ukraine lors de la crise ukrainienne, affirmant que « l’administration Obama a dépensé 5 milliards de dollars pour un coup d’État contre le gouvernement élu ». Conspiracy Watch précise que le chiffre de 5 milliards de dollars correspond à l’« aide américaine à l’Ukraine sur la période qui s’étend de 1992 à 2013, soit plus de vingt ans » et estime que l’affirmation de ce dernier biaise les propos tenus par Victoria Nuland, secrétaire d’État américaine.
Pour les anglophones, un documentaire non traduit en français sur le rôle des médias dans la propagande de guerre...
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