Le cessez-le-feu des incendiaires. Manlio Dinucci
De : https://www.globalresearch.ca/ceasefire-arsonists-manlio-dinucci/5877663
Dans la pièce tragique du « cessez-le-feu entre Israël et le Hamas », chaque acteur joue son rôle :
Le président Biden, qui a soutenu et armé Israël dans la démolition de la Palestine, assume le rôle de médiateur de paix ;
Le Premier ministre Netanyahu, qui a perpétré le génocide des Palestiniens, assume le rôle de représentant d’un pays attaqué et contraint de se défendre ;
Le leader du Hamas, qui avec l'attentat du 7 octobre a déclenché au Moyen-Orient un plan similaire à celui du 11 septembre 2001 conçu par la CIA et le Mossad, assume le rôle du vainqueur en déclarant que « l'accord de cessez-le-feu constitue une défaite pour l'État juif ».
Le « cessez-le-feu » , c'est-à-dire l'interruption des bombardements israéliens sur Gaza, sauvera de toute façon (s'il est appliqué) des vies palestiniennes après que plus de 100 000 Palestiniens, en grande majorité des civils, ont été massacrés. Il reste cependant un territoire, Gaza, détruit et occupé militairement par Israël ; il reste la Cisjordanie, où le génocide continue de démolir les fondements de l'État de Palestine. Ce qui reste, c'est la stratégie de guerre mise en œuvre au Moyen-Orient que l'Occident ne parvient plus à dominer.
Cette situation ne concerne pas seulement le Moyen-Orient. La confrontation est désormais globale : d’un côté, l’Occident recourt à la guerre pour maintenir sa domination unipolaire dans un monde en mutation ; de l’autre, l’émergence d’un monde multipolaire, avec l’avancée économique de la Chine, la résistance de la Russie, l’élargissement des BRICS.
L'appareil politico-médiatique diffuse l'idée d'un ennemi qui menace de plus en plus les « démocraties occidentales » pour alimenter la guerre. Les propos du secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, devant le Parlement européen sont emblématiques :
« La guerre de la Russie contre l’Ukraine se poursuit. Dans le même temps, la Russie accélère sa campagne de déstabilisation contre nos pays par des cyberattaques, des tentatives d’assassinat, des actes de sabotage, etc. Et la Russie n’est pas seule. Elle a à ses côtés la Chine, la Corée du Nord et l’Iran. Pendant ce temps, de nombreux autres dangers persistent, du terrorisme à la prolifération nucléaire en passant par la désinformation. »
Le secrétaire général de l'Otan appelle ensuite l'Europe à « augmenter rapidement la production de biens essentiels, notamment de navires, de chars, d'avions, de munitions, de satellites et de drones ». Ce qui implique une nouvelle augmentation des dépenses militaires déjà colossales, au détriment des dépenses sociales.
Cet article a été initialement publié en italien sur Grandangolo, Byoblu TV.
Manlio Dinucci, auteur primé, analyste géopolitique et géographe, Pise, Italie. Il est chercheur associé au Centre de recherche sur la mondialisation (CRG).
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