Pour Emmanuel Macron, votre argent est magique
De : https://lemediaen442.fr/pour-emmanuel-macron-votre-argent-est-magique/
Le Média en 4-4-2 s'est moqué de la députée Christine Engrand qui vous a volé 10 000 tout petits euros. Certains commentateurs trouvent que cet article détourne l'attention de plus grands voleurs. Ils n'ont pas tort. Certes Christine Engrand est un cas d'école, pour ne pas dire un cas tout court (elle avait oublié de s'inscrire sur les listes électorales et n'a donc pas pu voter pour elle-même aux législatives). Elle n'est cependant pas la seule à abuser de ses frais de mandat. Et puis, dans la pyramide de la corruption, elle est loin du sommet…
mise à jour le 26/10/24
En une année, dans une Assemblée de 577 députés, 1070 abus ont été traités par le déontologue Jean-Eric Gicquel. Il ne s’agit que de quelques dizaines de milliers d’euros par-ci, par-là. Nous ne sommes pas chez les smicards, mais quand même loin des dépenses de l’Élysée. Alors, soyons fous et, tout en restant sérieux, attaquons-nous à notre très cher président, le plus cher de la Ve République. Qu’en dit le rapport de la Cour des comptes 2023 ?
La Cour des comptes est-elle bien gérée ?
La Cour des comptes a été présidée de 2010 à 2020 par Didier Migaud, l’actuel ministre de la Justice. Il ne sait pas combien font 9 x 7. Passons au suivant : nommé par Emmanuel Macron, c’est Pierre Moscovici. Grand collectionneur de montres de luxe, disons qu’il dépense sans trop compter. Dans le rapport 2023 de la Cour des comptes, sur une des deux photos qui le représentaient, il avait les traits tirés. Cette photo ne lui plaisait pas. Qu’à cela ne tienne, Pierre Moscovici l’a fait réimprimer pour la bagatelle de 10 000 euros.
À l’Élysée, les dépenses explosent
En 2023, les dépenses du palais de l’Élysée ont explosé de + 9,6 % de plus qu’en 2022. Elles se seraient élevées, selon une estimation à réviser à la hausse, à 124,2 millions d’euros. La gestion des cartes bancaires et du numéraire est en particulier trop floue pour être vérifiable. La députée Christine Engrand avait tendance à confondre carte bancaire personnelle et carte professionnelle. Eh bien, elle n’est pas la seule. Mais pas pour les mêmes sommes. On passe des milliers d’euros aux millions.
Ce ne sont pas seulement les cartes bancaires et le cash qui disparaissent dans le flou à l’Élysée. Par une même négligence, certains confondent les meubles prêtés par le Mobilier national avec leur ameublement personnel. Tout cela est un peu dérisoire par rapport aux dépenses déclarées tout-à-fait officiellement.
La sécurité du président n’a pas de prix
La sécurité de la Présidence de la République (DSPR) a bel et bien un prix : 2,93 millions d’euros en 2023 (+ 17 % par rapport à 2022). Cet accroissement est dû au renforcement des moyens de lutte-anti drone (288 000 €) et à l’achat d’un véhicule blindé (333 000 €).
Déplacements désorganisés, budget voyages en hausse
Les déplacements internationaux ont coûté 17,24 millions d’euros en 2023 (12,05 en 2022) ; les déplacements nationaux à près de 6 millions d’euros (3,8 en 2022). Symptômes d’une « désorganisation », l’annulation de 12 déplacements en 2023 (contre sept en 2022) a provoqué une perte de 832 000 euros.
En 2023, les déplacements à l’étranger ont généré 148 542 € de dépassement de forfait de téléphonie mobile. Une dépense multipliée par quatre qui aurait pu être évitée avec des délégations moins pléthoriques. Un exemple : en avril 2023, 80 personnes accompagnaient Emmanuel Macron en Chine. Pas seulement des patrons, mais aussi Jean-Jacques Annaud et Jean-Michel Jarre.
La cour a besoin de personnel
La Direction des opérations (DIROP) gère les « événements » (déplacements, réceptions…). Les contractuels représentent 43 % de la masse salariale en 2023. Une curiosité : il faut une société extérieure pour remonter les pendules chaque semaine.
Pour les réservations d’hébergement et de transport, l’envoi des invitations, les plans de placement et l’accueil des invités, l’impression des menus, plans de tables, cartons d’invitation il faut 15 personnes.
Pour la création des plans et de la scénographie, l’aménagement des espaces, la sonorisation et les éclairages : 28 personnes.
Pour la lingerie, la vaisselle, l’argenterie, les fleurs, les décorations, le service à table, la cave (14 000 bouteilles, d’une valeur de 500 000 €) : 78 personnes (dont 5 maîtres d’hôtel en charge du service privé du Président, de cinq maîtres d’hôtel en charge du service à table et de 5 maîtres d’hôtel / agents de vestibule).
Pour les différents secrétariats (président, secrétaire général, épouse, conseillers), les huissiers du Président et le département des moyens généraux (huissiers des conseillers et responsables des fournitures) : 75 personnes.
Pour le service de la cour élyséenne, Emmanuel Macron n’emploie que 196 personnes. Louis XIV utilisait 324 personnes pour sa table royale. Alors ne comparons pas !
Pas plus que les dépenses de Madame de Montespan (qui coûtaient au roi plus de 800 000 francs par an), celles de l’épouse du président n’ont de fondement légal, mais elles existent bel et bien. La Présidence les estime à 309 484 € en 2023 pour ses deux collaborateurs. Bien entendu hors déplacements, frais de réception, collaborateurs partagés, coiffeuse-maquilleuse pour ses activités officielles… Encore le flou.
Frais de bouche : le quart du budget de l’Élysée
Les dépenses de fonctionnement et les réceptions au Palais
représentent 23 % du budget élyséen 2023. Du fait de la rénovation des
grandes cuisines, ils ont atteint un total de 1,3 million d’euros en
2023. Sans compter les 171 réceptions données dans les salons et les
salles à manger de l’Élysée. Réservés aux happy fews, les 20
cocktails les plus courus ont coûté 202 000 euros, contre 147 000 euros
l’année précédente. Les cérémonies de remises de décoration ont entraîné
des dépenses de traiteur de 66 000 euros (contre 27 000 euros en 2022).
Parmi les dispendieux exemples cités par la Cour des comptes, on trouve
les dîners offerts au Premier ministre indien Narendra Modi au Louvre en
juillet 2023 (412 000 euros) et à Charles III à Versailles en septembre
2023. Pour Charles III, le menu comprenait du homard bleu, des macarons
à la rose et les meilleurs crus pour 150 invités. L’addition a été
estimée par la Cour des comptes à 101 000 €. Au bout d’une année, une
fois le flou dissipé, on a appris
qu’elle s’était élevée à 474 851 euros, dont plus de 160 000 euros de
prestation de traiteur, 100 000 euros pour le personnel et plus de 90
000 euros pour la location de mobilier et de matériel. Mais aussi 42 000
euros pour les seuls « vins, alcools et boissons ».
En 2023, les dépenses de l’Élysée ont été supérieures de 44 % à la dotation initiale. C’est l’argent magique !
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