Le Groenland fait partie du dispositif de défense des USA depuis 1941

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By Strategika5100 on March 30, 2025

Le Groenland a toujours été un territoire indispensable à la stratégie militaire américaine, tant pendant la Seconde Guerre mondiale que pendant la Guerre froide et plus encore maintenant dans le contexte de la première guerre mondiale hybride. 



Au-delà des des faux débats développés par certains organes de propagande européens en plus des effets d’annonce pour faire monter les vues sur les réseaux sociaux, le Groenland est de facto une partie intégrante du dispositif de défense des États-Unis, lesquels y maintiennent une présence militaire continue depuis la seconde guerre mondiale. 


Après l’occupation du Danemark par l’Allemagne en 1940, le Groenland s’est retrouvé à la merci des ambitions stratégiques allemandes. Ces ambitions étaient soutenues par des idées relevant des mythes de Thulé et par les tendances “techno-magiques” prévalentes au sein de certains cercles des élites du régime National-Socialiste allemand.  Pour empêcher le contrôle allemand, les États-Unis, en vertu d’un accord conclu en 1941 avec l’envoyé danois Henrik Kauffmann, ont établi une présence militaire sur cette immense île arctique.  Cette présence s’est articulée par l’installation de bases militaires et de patrouilles. Le Groenland est devenu non seulement un protectorat US de facto mais un territoire relevant du monde selon la vision militariste US en gestation accélérée à l’époque.   Cette situation concordait également avec le cadre de la doctrine Monroe. 


À la fin de la seconde guerre mondiale en 1945, les forces armées américaines maintenaient une présence importante au Groenland, avec 17 bases militaires établies pendant la Seconde Guerre mondiale dont les principales bases étaient à Narsarsuaq et  Sondrestrom. Les États-Unis ont  construit des bases aériennes, des stations météorologiques et d’autres installations militaires pour empêcher l’accès des Allemands au Groenland et soutenir les opérations transatlantiques. Ces bases où stationnaient des milliers de soldats US ont joué un rôle dans la surveillance des U-boot allemands, le transport aérien stratégique vers l’Europe et la collecte des données météorologiques.



Durant la guerre froide 1.0, des bases militaires US comme celle au nom évovateur de Thulé (aujourd’hui base spatiale de Pituffik) étaient situées le long de la route polaire la plus courte entre l’Amérique du Nord et l’Europe/Asie, ce qui les rendait essentielles pour surveiller l’activité soviétique pendant la guerre froide et fournir des systèmes d’alerte précoce aux missiles. Le Groenland était le véritable théâtre opérationnel d’un scénario de guerre thermonucléaire entre les deux superpuissances US et Soviétique. 


Après la dissolution de l’ex-Union soviétique et la fin de la guerre froide 1.0,  la trouée Groenland-Islande-Royaume-Uni (GIUK), un point d’étranglement essentiel pour la surveillance des mouvements navals russes dans l’Atlantique Nord, demeurait un élément déterminant dans le maintien d’une présence militaire US au Groenland en plus du dispositif d’alerte du NORAD.

Le renforcement des capacités arctiques des États-Unis, de la Russie et les ambitions à court terme de la Chine dans ce domaine font du Groenland un enjeu géostratégique majeur des années 2020-2040. Le Pentagone percevant le Groenland comme faisant partie naturellement de l’Amérique du Nord, il ne saurait échapper au contrôle US face à l’immense frontière russe arctique. 

De ce qui précède, le Groenland est déjà une sorte de protectorat US de Facto et les déclarations récentes du Premier ministre danois sur le large potentiel de l’Accord militaire avec les États-Unis vont dans ce sens. D’où le questionnement sur les déclarations du président US Donald Trump au sujet de velléités US sur le Groenland: Trump semble enfoncer une porte ouverte et les raisons sous-jacentes de ses déclarations au sujet du Groenland, lesquelles ne dérogent à aucune règle de la téléréalité et de ce que certains désignent comme du “buzz”. En réalité, Donald Trump semble cibler autre chose que le Groenland, un territoire déjà sous influence US. Donald Trump semble poursuivre une stratégie communicante disruptive et clivante dans un contexte précis. C’est une bataille pour les esprits faibles ayant été piégés par les addictions assistées par algorithmes de l’information du Net (nous tous en somme) et dont la finalité n’est point le Groenland même si ce territoire est stratégique pour la défense des États-Unis mais bel et bien le déplacement de paradigmes établis et la lutte contre une hypocrisie structurelle masquant à peine des liens de domination stricts mais cachés. Dans ce cas, la démarche trumpienne est à la fois post-straussienne et réaliste dans le sens où elle concorde avec les pratiques du monde réel sans les artifices des autres puissances prédatrices traditionnelles toujours promptes à invoquer les valeurs dites morales alors qu’elles ont été les premières à les piétiner. 

Ces aspects sont assez représentatifs de la nouvelle forme de pensée stratégique actuellement en développement au sein des élites militaires US et dont la reflection du côté chinois demeure inconnue mais réelle puisque on sait qu’il y a en ce moment (30 mars 2025) une véritable révolution stratégique en gestation dans ce pays après la stabilisation des fronts de la guerre en Ukraine par la Russie (un facteur qui terrifie l’OTAN pour des raisons qu’il serait long à expliquer ici). Donald Trump est loin d’être irrationnel. Il n’est qu’un modérateur dans un programme dont les contours, grandioses,  commencent à se dessiner et préfigurent un monde dans lequel chaque acteur devra soit soit survivre ou disparaître.   

 

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