Le plan « ReArm Europe » de l’UE, doté de 800 milliards d’euros, est voué à l’échec : une course aux armements inabordable
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De : https://www.globalresearch.ca/eu-e800-billion-rearm-europe-plan/5881783
Les Européens ne sont pas prêts à mourir et à se battre comme leurs dirigeants le souhaitent.
L'approbation du plan ReArm Europe lors du Conseil européen extraordinaire du 7 mars signifie la mobilisation de 800 milliards d'euros sur quatre ans pour soutenir une course aux armements dont la Russie, croit-on naïvement, ne peut pas suivre le rythme. En fait, l'UE avance déjà dans la direction opposée à celle de Washington et s'engage dans une course aux armements d'un endettement extravagant.
Après une série d'événements et de déclarations des deux côtés de l'Atlantique, l'UE a finalement décidé d'opter pour la voie militariste, en contradiction avec la proposition de cessez-le-feu récemment promue par la France et le Royaume-Uni, qui aurait également été acceptée par Kiev. Alors que Washington cherche à la hâte une paix négociée pour l'Ukraine, l'UE est déterminée à poursuivre la guerre.
A la veille de la réunion de Bruxelles, le président français Emmanuel Macron a déclaré lors d'une allocution télévisée à la nation que « la Russie est devenue, aujourd'hui et pour longtemps, une menace pour la France et pour l'Europe », et a même proposé à l'UE la puissance de dissuasion des armes nucléaires françaises pour affronter le géant eurasien.
Macron semble assumer le nouveau leadership occidental que la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas , appelle de ses vœux depuis que le président américain Donald Trump a désavoué les stratégies des administrations américaines précédentes concernant l'Ukraine et l'Europe.
De même, la personnification par Macron du durcissement de la position européenne peut aussi être comprise comme une réaction à l’exclusion temporaire de l’UE des négociations préliminaires de paix. Le président français n’a pas expliqué pourquoi ni comment la Russie menace la France et l’UE. L’obsession de Macron pour la Russie a largement imprégné l’esprit du plan signé à Bruxelles.
La nécessité d’une autonomie stratégique européenne est pourtant devenue évidente depuis l’arrivée de Trump à la présidence. Mais la recherche de cette autonomie ne légitime pas l’introduction de « forces de maintien de la paix » européennes en Ukraine. En tant que parties prenantes au conflit, l’UE et les États-Unis ne peuvent pas faire partie de la solution, d’autant plus que des soldats américains, polonais, français et britanniques déguisés en mercenaires sont présents sur le terrain.
Les discours de Macron et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sont largement relayés dans un contexte où les discours gouvernementaux dominent largement les médias. Leur déconnexion avec les citoyens ordinaires est évidente et ils dénoncent une collusion entre des positions dissidentes, comme lorsque Macron a faussement affirmé que la Russie avait orchestré les manifestations des Gilets jaunes entre 2018 et 2020 pour déstabiliser la France.
Le plan ReArm Europe représente la plus importante dépense militaire européenne depuis la Seconde Guerre mondiale, et le montant des fonds est presque identique à celui activé dans l’UE en 2020 pour faire face à la crise économique résultant des confinements pendant la pandémie de COVID-19. Le moment est historique et, dans la même mesure, il révèle une autre source de tension.
Bruxelles approuve pleinement l’approche de von der Leyen, qui consiste à « parvenir à la paix par la force ». À cette fin, Bruxelles a accepté de garantir 150 milliards d’euros de prêts provenant du budget de l’UE et une faible part des fonds de cohésion, une option avec laquelle l’Italie et l’Espagne n’étaient pas d’accord.
Une série d'outils sont prévus pour le reste des centaines de milliards d'euros, mais ils ne précisent pas comment ils fonctionneront. Il y aura probablement un assouplissement des règles sur le déficit et la dette, dont les limites ne compteront pas tant qu'elles résulteront d'investissements dans la défense. Si les dépenses militaires augmentent de 1,5% par rapport au PIB, elles pourraient atteindre 65 milliards d'euros.
La Banque européenne d’investissement (BEI) est également appelée à financer davantage de projets de défense. En 2025, la BEI ne consacrera que 2 milliards d’euros de son budget de près de 98 milliards d’euros à des projets de défense.
Certes, les investissements seront assurés et de nombreux emplois créés, mais cela entraînera un endettement important de l'UE. Compte tenu de l'endettement actuel de pays comme la France et l'Espagne, qui dépassent les 100 % de leur PIB, une tentative de course aux armements avec la Russie pourrait être catastrophique pour l'économie de l'UE. Il est très inquiétant que les dirigeants européens considèrent la course aux armements comme un moyen de sortir de la dette, alors que s'endetter davantage pour lancer une course aux armements augmente en réalité les risques de guerre.
Un autre point convenu lors du sommet extraordinaire du Conseil européen était la priorité donnée aux achats conjoints d'équipements militaires (systèmes de défense antiaérienne, missiles, munitions et drones) et à la fourniture d'armes et de munitions à l'Ukraine, dans le but de renforcer sa position dans les négociations futures. La Hongrie n'a pas approuvé ce point.
On peut s’attendre à ce que l’UE supprime les dépenses militaires du plafond de la dette. Mais en fin de compte, la guerre a besoin de gens, et ce qui manque à l’Europe, ce sont des gens prêts à aller mourir pour ces dirigeants et les raisons qu’ils invoquent pour se battre.
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