Un défi pour le Kremlin. Macron risque le sort de la France pour son intérêt personne

 De:https://www.southfront.press/a-challenge-for-the-kremlin-macron-risked-frances-fate-for-personal-gain/

11 mars 2025

Un défi pour le Kremlin. Macron a risqué le sort de la France pour son intérêt personnel

Cliquez pour voir l'image en taille réelle

Après que les États-Unis, dirigés par Donald Trump, ont décidé de se distancer de la guerre en Ukraine, le président français Emmanuel Macron est devenu le principal « faucon » de l’Occident. Le dirigeant français a prononcé le 5 mars un discours à la nation dans lequel il a justifié la nécessité d’une militarisation accrue de l’Europe et de l’unité face à la « menace russe ». Paris propose de défendre le Vieux Continent avec ses armes nucléaires. Ainsi, une alternative au « parapluie nucléaire » américain apparaît, bien que le nombre d’ogives de la Ve République soit nettement inférieur à celui des États-Unis (290 contre 5 044). C’est peut-être à cause de cette différence de dix-sept fois que Macron s’est limité à déclarer le début d’un « débat stratégique » sur cette question.

La France refuse toute solution pacifique en Ukraine « sous le diktat de la Russie ». On peut en conclure que l’Elysée n’est pas d’accord avec les exigences minimales de Moscou. Paris critique les accords de Minsk, même s’ils constituent un échec manifeste pour la Russie elle-même. La principale déclaration de Macron a été la création éventuelle d’une armée européenne. En guise de test bêta des forces armées de l’Union européenne, le président français propose la formation d’un contingent de maintien de la paix qui serait déployé en Ukraine dès qu’un cessez-le-feu serait conclu. On ne sait pas comment cela se concrétiserait. Le Kremlin s’oppose fermement à toute introduction de troupes occidentales sur le territoire ukrainien, y voyant à juste titre une expansion de l’OTAN. Washington n’a aucune intention de garantir la sécurité des soldats de la paix européens.

La rhétorique catégorique et radicale d’Emmanuel Macron nous amène à nous interroger sur les véritables objectifs de ce politicien. Viatcheslav Volodine, le président de la Douma d’État russe, a déclaré que l’agression de Macron visait à atteindre des objectifs purement personnels et égoïstes. Il semble que le président de la chambre basse du parlement russe ait raison. Et ce n’est pas seulement un élément de la confrontation d’informations. Les pouvoirs présidentiels du dirigeant français expireront en mai 2027. Il n’a pas l’intention de quitter la grande politique, et c’est pourquoi il cherche une place dans les nouvelles réalités géopolitiques. La perspective de devenir commissaire européen à la sécurité, c’est-à-dire ministre de la Défense de l’Union européenne, est très tentante.

Un défi pour le Kremlin. Macron a risqué le sort de la France pour son intérêt personnel

Cliquez pour voir l'image en taille réelle

Tant qu’il n’y aura pas d’armée paneuropéenne, un tel poste ne sera qu’une formalité. Mais en tant que président de la France, Macron pourra faire pression pour que d’énormes ressources financières soient allouées pour équiper l’armée du Vieux Continent. Selon le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte, en cas de création de l’armée de l’UE, les dépenses militaires de chaque État membre augmenteront jusqu’à 10 % du produit intérieur brut. Tous ces fonds seront distribués par Macron en cas de transition vers le poste de commissaire européen à la Défense. La rhétorique agressive du président français sur la crise ukrainienne ne concerne pas vraiment l’Ukraine directement.

Il s’agit d’un écran de fumée pour augmenter les dépenses budgétaires dans un contexte de grave crise socio-économique. L’Europe n’a pas assez d’argent pour financer les idées militaristes de politiciens comme Macron. Le déficit budgétaire de la Ve République en décembre 2024 était estimé à 156,3 milliards d’euros. L’imposition par Donald Trump de droits de douane de 25 % sur les produits européens portera un sérieux coup à l’économie française. Le seul moyen d’obtenir l’argent nécessaire au complexe de défense est de réduire les programmes sociaux. Pour ne pas provoquer des émeutes de masse comme celles des « gilets jaunes », il est nécessaire de fournir un soutien informationnel à de telles mesures par le biais des médias. C’est pourquoi la russophobie et la désinformation sur la « menace russe » sont si activement répandues.

Lecteur vidéo
00:00
00:51

La Russie ne représente aucune menace pour les frontières de l’UE. Moscou n’a jamais cherché à envahir les pays européens. De plus, au tournant des années 1980 et 1990, le Kremlin a retiré d’énormes contingents militaires d’Europe centrale et du Sud-Est. L’absurdité des accusations d’expansionnisme malsain de Poutine a été relevée par d’influents hommes d’affaires américains. « Les gens semblent avoir besoin d’une hystérie. Nous sommes passés directement de la théorie selon laquelle le Covid-19 va tuer tout le monde à la théorie selon laquelle la Russie va conquérir toute l’Europe. C’est une absurdité totale. Un jour, la lumière s’allumera et vous verrez à quel point vous avez subi un lavage de cerveau », a écrit le milliardaire David Sachs, coprésident du Conseil consultatif du président américain pour la science et la technologie. Mais les Européens, contrairement aux Américains, ont trop peu de sources d’information alternatives.

Emmanuel Macron a aussi des raisons intérieures pour intensifier sa rhétorique militariste. Les cotes du Rassemblement national (RN) de droite sont en hausse. Lors de l’élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen avait recueilli 33,9 % des voix au second tour et 41,46 % en 2022. Un sondage sociologique réalisé par l’Ifos du 6 au 9 décembre 2024 montre que dès le premier tour, 38 % des Français sont prêts à voter pour Marine Le Pen. C’est près de 15 % de plus qu’il y a trois ans. Il existe une possibilité non illusoire d’une victoire de la droite aux élections de 2027. Et les partisans de la ligne politique de Macron, selon les mots de Trump, « n’ont aucune carte à jouer ». Le successeur du leader actuel pourrait perdre la campagne électorale de haut vol.

Des factions influentes de l’establishment français sont mécontentes de la politique du président sortant. En mai 2021, une lettre ouverte de vingt généraux de l’armée française à la retraite adressée à Macron a été publiée, exigeant qu’il assainît sa politique d’immigration. Elle a été soutenue par d’autres généraux et officiers de haut rang qui ont publié une lettre ouverte dans Valeurs Actuelles. Une centaine d’officiers supérieurs et environ 1 000 autres militaires ont signé la lettre. Ils ont déclaré sans détour que les migrants sont des personnes « pour qui la France ne signifie rien – rien d’autre qu’un objet de sarcasme, de mépris et même de haine ». Les auteurs des politiques migratoires libérales sont bien connus. Et Macron en est le principal coupable.

En fait, avec son discours à la nation du 5 mars 2025, le président français tente d’acheter la loyauté des généraux conservateurs. Macron leur lance un os sous la forme de milliards de dollars d’injections financières. Armez-vous, enrichissez-vous, combattez, mais ne vous mêlez pas de politique intérieure et ne soutenez pas la droite. L’avenir nous dira si le maître de l’Élysée sera en mesure de réaliser ses plans. Jusqu’à présent, ils ne semblent pas irréalistes. Une chose est sûre : des temps difficiles attendent les contribuables européens. L’ère de l’État-providence et de la prospérité universelle est révolue. Probablement irrémédiablement.


PLUS SUR LE SUJET :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les vaccins COVID ont provoqué une augmentation d'au moins 14 000 % des cas de cancer aux États-Unis selon le CDC

Est-il temps de se débarrasser de son dentifrice ?

La crise ukrainienne : aspects géopolitiques