Guibord Macron s'en va-t-en guerre ?

 De : https://www.francesoir.fr/opinions-editos/guibord-macron-s-en-va-t-en-guerre      


Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 28 février 2024 - 22:00
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Macron
Emmanuel Macron regardant à travers le périscope du sous marin nucléaire lanceur d’engins « le Terrible »
F. Tanneau / AFP

"Steve Guibord est un membre indépendant du Parlement Québec-Nord. Un coup du sort politique l’amène à effectuer seul un vote décisif : le Canada doit-il entrer en guerre avec le Moyen-Orient ? Sans expérience et sans équipe, mis à part son stagiaire Souverain, un étudiant haïtien en sciences politiques, ils embarquent alors tous deux pour une tournée politique qui les mettra sur le chemin de pacifistes, de miniers, de routiers et de groupes aborigènes…"

 

Emmanuel Macron l'a annoncé avant-hier : même s’il n’y a pas de consensus, il n’exclut pas la possibilité d’envoyer des troupes au sol en Ukraine, des militaires français, mais pas que.     

Il a fait ça de façon on ne peut plus officielle : conférence de presse en mondiovision, au sortir d'un sommet entre chefs d'États européens (une vingtaine) qui s'est tenue à son initiative à l’Elysée, un sommet qu'il avait annoncé en grande pompe, deux jours avant, histoire de faire diversion ou de faire monter la mayonnaise au choix. 

Officielle, et d'une manière fort démagogique, de sorte que très nombreux sont ceux qui pensent qu'il s'agirait là, avant tout, d'un contre-feu. Le contre-feu que Macron aurait allumé pour éteindre l'incendie, véritable brûlot médiatique, qui a fait de lui la risée du monde, après le fiasco total de sa visite, dimanche, au Salon de l'Agriculture. ("Jour de tremblement de terre en Macronie !") 

Néanmoins, il l'a dit : Emmanuel Macron serait 100% prêt à "envoyer des troupes au sol en Ukraine", "de manière officielle, assumée et endossée" a-t-il pris soin de spécifier. C'est-à-dire (je traduis) mettre la France dans une situation de Casus Belli, revenant à déclarer la guerre à la Russie. 

Toutefois, que ceux qui craignent pour la vie d'Emmanuel Macron, il a beau être, hélas pour nous, "le chef des armées" en tant que président de la République, ce n'est pas lui qui ira sur le champ de bataille. Non. L'uniforme militaire, il l'enfile uniquement pour s'afficher en « chef de guerre » devant les caméras. 

Et puis, l'armée, il a refusé de la faire. Oui, effectuer son service militaire, en temps de paix, il ne l'a pas fait. Donc je ne vois pas pourquoi il irait faire la guerre en personne aujourd'hui, qui plus est, contre la Russie. Contre le Liechtenstein, à la rigueur, et encore. Mais contre la Russie, non. Il ne me semble pas que notre armée fasse le poids face à la Russie avec quelques jours de munitions et 200 000 militaires, 9e puissance militaire mondiale. Et même si nous détenons la force de dissuasion nucléaire, il y a longtemps que nous sommes distancés dans la course à l’armement. 

Et surtout, les principaux dirigeants européens, concernés par ce fameux « sommet » au sortir duquel Emmanuel Macron a fait cette annonce fracassante, tous ou presque ont démenti avoir donné leur aval en ce sens, Chancelier Allemand en tête. Le dirigeant de l'Allemagne (premier partenaire militaire de la France) a clairement fait savoir que, non : qu’il n'en était aucunement question, « en l'état », d'envoyer des troupes au sol en Ukraine, Jamais. 

Plus encore que les très rares « Grognards » de Napoléon qui y ont survécu miraculeusement, les soldats Allemands savent mieux que quiconque, qu'il faut être complètement fou pour aller faire la guerre en Russie et se risquer sur ce territoire au climat éminemment hostile, et glacial en hiver, contre des habitants, qui eux y sont rompus, et qui n'ont cédé, devant personne, toutes armées comprises, toutes époques confondues. Attaquer donc la Russie aujourd'hui - un des pays le mieux armé de la planète, disposant d'une réserve en hommes très importante, serait suicidaire. Tant pour l'OTAN, que pour la France toute seule. 

Résultat des courses, lui qui espérait par-là effacer la Bérézina de sa visite au Salon de l'Agriculture, laver l'affront subi au cœur profond de l'hexagone, il se retrouve ridiculisé tant au niveau national qu’à l'international. 

Qu'importe ! Il a l'habitude. Guibord Macron s'en va-t-en guerre. En tout cas, il le voudrait bien. Ceci visiblement, sans avoir envie d'en parler au Parlement, comme l'y oblige pourtant la Constitution. Macron fait des déclarations à l'emporte-pièce. Rappelant que l'accord de coopération franco-ukrainien contient des éléments qui en eux-mêmes pourraient être considérés comme des déclarations de guerre, notamment l'article 12, la Russie doit payer, mais au nom de quel droit ? Ça l'histoire ne le dit pas. 

"Les Participants réaffirment que la Fédération de Russie doit payer pour la reconstruction à long terme de l'Ukraine. Conformément au système juridique français, les actifs souverains russes relevant de la juridiction de la France restent immobilisés jusqu'à ce que la Fédération de Russie ait payé pour les dommages qu'elle a causés à l'Ukraine. Le Participant français, en collaboration avec ses partenaires, continuera à explorer toutes les voies légales compatibles avec les obligations contractuelles applicables et conformes au droit européen et international, par lesquelles les avoirs russes pourraient être utilisés pour soutenir l'Ukraine. 

Non. Désolé Monsieur Macron : ne peut pas toujours celui qui veut. C'est l’histoire de la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf, aurait dit Jean de La Fontaine. Guibord Emmanuel a beau bomber le torse et grossir ses yeux, il n'est nullement crédible aux yeux du monde ! 

"Les Bronzés du SNU", la nouvelle production cinématographique des studios "Macron et Cie" aurait pu nous faire rire, si l'histoire n'avait pas lieu dans la réalité. La triste réalité, dramatique pour l'Histoire de France, d'avoir à la tête du pays, un président de la République qui ne se montre pas à la hauteur de la fonction, déconnecté qu'il est des réalités géopolitiques, et de la réalité de la guerre. Déconnecté de la réalité "tout court." 

Emmanuel Macron ne semble rien écouter, ni personne. Pas plus ses ministres, que ses anciens ministres des Affaires étrangères, que le corps Diplomatique qu'il a dissout, que ses généraux, ses officiers supérieurs, eux qui paraissent pourtant en contradiction avec cette guerre. Une guerre à l'organisation dysfonctionnelle, tout comme celle des Jeux olympiques. Des JO 2024 qui se profilent comme une répétition générale de la débandade de la France. Une débandade qui pourrait être suivie d'une mobilisation générale des civils, pour se battre contre la Russie, nous menant certainement à une débâcle, Jupiter en tête : « Parce que c'est notre projet ! » Ah ça c'est sûr, cela se dévoile de plus en plus clairement chaque jour. 

Des chars d'assaut, nous n'en avons pas assez, et leur fonctionnement ne serait pas satisfaisant. En termes d'infanterie, là aussi, nous serions très loin du compte, tant en termes d'effectifs formés que d'effectifs mobilisables. 

Emmanuel Macron croit sans doute qu'avec une formation express, on va envoyer des militaires aguerris ? Là encore, selon l'analyse de nos militaires, la France n'a tout simplement pas les moyens de son ambition. Cette perspective est juste inimaginable, mais qu'importe : le Président Macron se voit en Général De Gaulle, la version low-cost, défenseur de la veuve et de l'orphelin, et défenseur de la démocratie « exemplaire en tous points » qu'est devenue l'Ukraine sous la direction de Volodymyr Zelensky. 

On est loin du compte ! Emmanuel Macron n'est qu'un Président aux pieds plats, au bilan désastreux, rêvant d'un Destin qu'il n'aura jamais. Un hurluberlu qui cependant va réussir à mettre le pays à feux et à sang, tout en festoyant au Château. 

Comment ira-t-il expliquer au Peuple une mobilisation probable en septembre après les JO, ? 

En disant que c'est bon pour la France, d'aller envoyer au combat les hommes du pays, pendant que les femmes sont réquisitionnées pour l'effort de guerre dans les usines d'armement, ceci sans nulle autre forme de procès. Sacrifier les civils de toutes les manières qui soient, avec en perspective, dans les heures de repos, les tickets de rationnement. Parce que c'est également cela l'économie de guerre dont parle le Président. 

À vous de voir si vous souhaitez que vos enfants soient sacrifiés pour une guerre qui n'est décidément pas la nôtre, malgré ce que l'on veut bien nous faire croire. Car c'est ainsi que nos aïeux ont vécu la guerre, par le sang et la souffrance dont nous ne voulons pas. Non ! Nous ne voulons pas nous faire tuer pour l'Ukraine qui ne fait PAS partie de l'OTAN, un pays dont les terres ont été rachetées par les “BlackRock” et les fonds de pension. Parce que c'est aussi de cela dont il est question. On ne fera pas leur job ! 

Non, ne participons pas aux délires américains qui ne laissent derrière eux que des cendres, en témoigne certains conflits armées créés de toutes pièces. Il n'y a qu'à voir les résultats en Lybie, Syrie, Irak, etc. La liste n'est pas exhaustive, hélas ! 

En 1939, nous avons eu une guerre bien différente de celle-ci. À l'époque, l'Allemagne avait envahi les territoires en commençant par la Pologne, puis en occupant la France. 

La situation est ici bien différente, l'Ukraine a bombardé le Donbass, dès 2014, et la Russie a finalement décidé d'en découdre avec ce pays d’abord parce qu’il est corrompu de toutes parts, puis pour raisons géopolitiques et géostratégiques qui finalement n'appartiennent qu'à Poutine, et enfin, parce que l'OTAN n'a eu de cesse que de provoquer la Russie, en posant çà et là, tout un tas de bases militaires à ses frontières. 

Poutine est patient, très patient. Oui il a bien commis ce crime de lèse-majesté Otanienne, en se lançant dans une opération militaire en Ukraine. Mais n'a-t-il pas attendu la mise en œuvre des accords de Minsk depuis 2015, en regardant des bases militaires s'installer autour de chez lui ? Veut-on le transformer en fou de guerre ? Il tient, il ne déroge pas à sa patience stratégique : il répond avec fermeté et mesure, aux attaques illégitimes incessantes d'Emmanuel 1er. Et pendant que le roi de France s'agite et parle aux mouches du Salon de l'Agriculture, Poutine et la Russie montent les BRICS, se trouvant ainsi à une place internationale sur chaque front. Une Russie bientôt incontournable. Ceci d'autant plus que sa monnaie ne s'est jamais aussi bien portée, en dépit des sanctions économiques et financières de l'Europe ! 

Poutine est un tacticien. Il joue la montre, il garde son calme, il place ses pions et attend un faux pas de ceuxqui se sont déclarés comme ennemis. Au nom de quoi de qui ? Au nom d'un président Ukrainien qui, avant d'être élu, jouait du piano avec son appendice à la télé.    

Et pourquoi pas la Cicciolina en Général d'armée tant qu'on y est ? Les uniformes pourraient être marrants sur terrain de guerre. 

Soyons sérieux. Nous ne sommes pas dans une série Netflix. 

Espérons que ces pantins se reprennent, et redonnent du sens à l'Histoire de l'Humanité. Actuellement, on est très loin du Général Patton et des Mémoires de Churchill. 

Nous avons des « start-uppeurs » qui n'ont pas fait leur service militaire, mais qui se rêvent gagnant une guerre, la gagnant avec des civils non préparés. Juste préparés de force à la précarité, ne voyant que trop peu la politique d'austérité qui s'annonce dans notre pays pour le citoyen de base. 

"Toujours plus pour le Château et l'Ukraine, et rien pour le Peuple !" 

En haut lieu, on s’interroge... "quand le Peuple va-t-il se réveiller ?" 

Avec les élections Européennes qui auront lieu dimanche 9 juin 2024, les Français auront une belle occasion de fronder dans les urnes.  Cela suffira-t-il ? Dans l’intérim, nous pouvons compter sur les courageux, le sénateur Alain Houpert et le député Dupont-Aignan qui ont saisi le Conseil d’Etat pour demander que le Président respecte la constitution en soumettant l’accord franco-ukrainien au Parlement. Ils étaient beaucoup à s’exprimer sur la déclaration du président. Messieurs et mesdames les parlementaires, n’est-il point temps, si vous représentez encore le peuple, d’emboiter le pas de ces valeureux serviteurs en faisant une intervention volontaire à votre tour. Dans le cas contraire, ne soyez pas étonné de la sanction des urnes. 

Les mots n’ont que peu de poids face aux actes.

"Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour" disait Cocteau l'empruntant à Reverdy. Mesdames et Messieurs les députés et sénateurs il est grand temps de joindre les actes à la parole en apportant la preuve de votre amour pour la France et les Français.

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