La Turquie peut-elle aider militairement les Palestiniens ?

 De : https://southfront.press/can-turkey-help-the-palestinians-militarily/

19 août 2024

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Écrit par Damir Nazarov

Dans le cadre du génocide en cours à Gaza, début août, la Turquie s'est jointe au processus judiciaire initié par l'Afrique du Sud contre les sionistes. L'ONU a confirmé la décision d'Ankara. La guerre froide entre la Turquie et les sionistes prend de l’ampleur, mais un tel conflit peut-il aller au-delà de la diplomatie ?

Fin juillet, s'adressant aux membres du parti AK dans la ville natale de Rize, Erdogan a souligné que « si (nous) devenons plus forts, Israël ne sera pas en mesure de faire ce qu'il fait actuellement en Palestine. Tout comme nous sommes entrés au Karabakh et en Libye, nous pouvons faire de même avec eux. Les sionistes ont répondu en rappelant le sort du tristement célèbre dictateur Saddam Hussein. Les experts se demandent sérieusement pourquoi les sionistes ont réagi si nerveusement aux paroles du président turc ?

Les observateurs ont constaté la position contradictoire de la Turquie dans le domaine économique. C’est dans ce domaine qu’on a reproché à Erdogan et à son parti de ne pas tenir leurs promesses. Nous parlons de commerce avec les sionistes, lorsque le chef de la Turquie a appelé à la fin de ce commerce, mais tout le monde n'a pas répondu à un tel appel. La société énergétique turque continue de promouvoir le terrorisme sioniste, et d’autres exportateurs ont trouvé des moyens de contourner complètement le commerce direct. Et le journaliste Bekir Shirin a souligné la vente d' armes aux sionistes. Jusqu’à présent, personne n’a été arrêté ni même licencié ou privé de son permis pour avoir fait du commerce avec les sionistes. Ainsi, la Turquie continue de commercer avec les occupants de la terre sacrée.

Un autre fait de l'implication indirecte de la Turquie dans les crimes sionistes a été relevé par les journalistes vigilants du quotidien Turkiye Gazetesi lorsqu'ils ont souligné que « 4 000 Israéliens turcs sont partis combattre à Gaza, 400 d'entre eux sont venus directement de Turquie et le reste via un pays tiers ». . Sur ces 4 000 personnes, 65 ont été tuées et 110 autres blessées. Il poursuit en affirmant qu’un total de « 250 000 Juifs en Israël ont la citoyenneté turque », tandis que « 20 000 Juifs turcs ayant la citoyenneté israélienne vivent en Turquie ». L’article mentionne également que « la participation des Juifs turcs au crime de génocide est organisée par le biais d’associations agréées en Turquie et en Israël », et fournit un fait intéressant : « le général qui dirige le système du Dôme de Fer a la citoyenneté turque ».

Maintenant, si vous regardez la situation de l’autre côté. L'autre jour, la presse sioniste affirmait qu'après la mort d'Ismail Haniyeh et de Saleh al-Aruri, Zaher Jabarin était devenu une « étoile montante » du Hamas. Les terroristes sionistes prétendent que Zaher Jabarin est responsable de l’immense réseau financier qu’il a construit avec l’aide des Turcs. Je voudrais mentionner qu'en novembre 2023, deux volontaires turcs de la brigade al-Qassam, la branche libanaise, sont devenus des martyrs lors d'un affrontement avec les occupants. De plus, en avril 2024, le citoyen turc Hassan Saklanan a été tué par des sionistes après avoir poignardé un occupant dans la ville sainte d'Al-Quds occupée. Les services secrets turcs étaient-ils conscients de la volonté des combattants palestiniens mentionnés de s’engager sur la voie du martyre ? Cent pour cent, oui. Le MIT a-t-il aidé le Hamas dans ses activités en Turquie ? Cent pour cent, oui. La conclusion est qu’il y a une lutte en Turquie entre les directions pro-palestinienne et pro-sioniste. Une telle guerre cachée affecte non seulement les couloirs du pouvoir bureaucratique, mais également la sphère économique et idéologique.

Une telle scission est particulièrement évidente au sein du parti AK au pouvoir, qui comprend des personnalités comme Ibrahim Kalin, qui dans sa jeunesse, en tant que militant du mouvement islamique local, a traduit les œuvres de l'imam Khomeini en turc et des personnalités pro-sionistes comme celui-ci. « conseiller » Erdogan. Une situation similaire est observée dans les rangs de la principale opposition, le CHP.

Pour résumer. Malgré le populisme traditionnel d'Erdogan sur le thème palestinien, ses paroles sur sa volonté d'envoyer des troupes en Palestine occupée sont similaires à la vérité. Premièrement, par rapport à 2014, les temps ont changé, la région n’est plus la même depuis longtemps. Aujourd’hui, il y a un fort glissement vers l’influence de l’Axe de la Résistance. Deuxièmement, nous assistons à la montée du rôle* de la Chine dans la région, et il convient ici de rappeler que la Turquie est le partenaire stratégique le plus important de la République de Chine. Imaginons maintenant une certaine équation, Chine – Route de la Soie, + Turquie, + liens de longue date de certaines personnalités islamiques de l'establishment turc avec l'Iran et + liens avec le Hamas, le résultat est = une forte probabilité d'entrée des troupes turques pour aider les Palestiniens.

*- La Chine est un allié de longue date des Palestiniens depuis la guerre froide.