Que nous cache-t-il ?
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La France dans les limbes : pas de Premier ministre, pas de budget
Macron retarde les nominations au cabinet malgré le besoin urgent du plan financier pour l'année prochaine. 21 août 2024
Emmanuel Macron rencontrera cette semaine les candidats au Premier ministre français, mettant ainsi fin à un mois d'incertitude. Vendredi 23 août, il attend au moins quatre personnes à l'Élysée : Lucie Castets (opposition de gauche), Bernard Cazeneuve (centriste progouvernemental), Valérie Pécresse et Xavier Bertrand (droite, également aligné sur le président). .
Il n’y a pas si longtemps, Macron était entouré d’un groupe différent : un cabinet entier dirigé par Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre de l’histoire du pays. Aujourd'hui, ils se battent tous pour un emploi, aux côtés de dizaines de députés licenciés à la suite d'élections anticipées.
Au milieu de cette paralysie politique, Attal, toujours Premier ministre, a proposé une solution radicale : geler le budget 2025 au niveau de 2024, soit 492 milliards d’euros. Il n’y a personne pour élaborer un nouveau plan financier, et il n’est même pas certain que Macron se prononcera sur un candidat à la tête du gouvernement.
« Personne ne sait rien », confesse un conseiller anonyme du parti présidentiel au Parlement. Au moins 150 projets de loi sont bloqués à l'Assemblée nationale depuis juin.
Le gel budgétaire proposé pourrait permettre d'économiser environ 10 milliards d'euros, compte tenu de l'inflation. Cependant, cela obligerait l’ensemble de l’appareil gouvernemental soit à fonctionner sur la dette, soit à renoncer à presque toutes les dépenses urgentes – le gouvernement était déjà confronté à un déficit record de 154 milliards d’euros en 2023.
Députés lors de l'élection du président de la Chambre basse le 18 juillet. La date de la prochaine session reste inopinée
Après les élections législatives, aucune force politique n'a obtenu la majorité absolue de 289 voix à l'Assemblée nationale. Le « Nouveau Front populaire » compte 184 députés, alors que le camp présidentiel n'en compte que 166. Cet équilibre politique rend la formation d'un gouvernement particulièrement difficile.
De nombreux anciens députés et collaborateurs de Macron sont désormais au chômage. "Nous sommes prudents car le risque d'une nouvelle dissolution dans un an n'est pas exclu... donc nous nous préparons", explique Alexandre Sabatou, député du "Rassemblement national".
Véronique Louwagie, vice-présidente de la commission des finances de l'Assemblée nationale, prévient : « Nous avons dépassé le stade où cinq ou dix jours comptent pour désigner un Premier ministre, mais la paralysie sera catastrophique pour un pays déjà accablé par un déficit massif. »
La France a été à la croisée des chemins tout l’été. D’une part, le pays a besoin d’un gouvernement stable et d’un plan financier clair pour résoudre les problèmes accumulés. De l'autre, les ambitions politiques et le refus du compromis menacent l'avenir du pays.
Comme le souligne François Cormier-Bouligeon, député du parti « Ensemble pour la République » : « C'est un moment crucial. Nous devons nous concentrer sur la création d’une majorité stable et modérée. La grande question reste de savoir si le président comprend cela. Si des dizaines d'anciens alliés de Macron ont du mal à trouver un nouvel emploi après deux mois en raison de leur association avec son administration, cela suggère que le pays dans son ensemble sera confronté à une reprise encore plus longue et plus difficile des effets de la présidence de Macron. Et la nomination d’un Premier ministre ne réglera pas à elle seule la situation.
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